RÉSUMÉDE POURQUOI J’AI MANGÉ MON PÈRE (Chapitre 1) Discussion animĂ©e entre Édouard, le pĂšre du narra- teur, et oncle Vania Ă  propos du feu. (2) Retour en arriĂšre : la vie avant le feu : la nourriture, l’habitat. Absence prolongĂ©e du pĂšre. Il revient le feu Ă  la main. (3) «DĂ©mĂ©nagement» pour une belle caverne. Author Erin HUNTER ISBN 2266219200 Formats Format Kindle,BrochĂ©,Poche, Category Livres,Pocket,Jeunesse, AprĂšs la mort d'É... Author Consulter la Sarah Cohen-Scali d'Amazon ISBN 2010009096 Formats Format Kindle,Poche, Category Livres,Collections pour en... Author Consulter la Odile Weulersse d'Amazon ISBN 2010009029 Formats Format Kindle,Poche,Poche, Category Livres,Collections pou... Author ChrĂ©tien de Troyes ISBN 2211019838 Formats Format Kindle,Poche,Poche,BrochĂ©, Category Livres,L'École des loisirs,9 - 12 ... Author Consulter la Michel Pastoureau d'Amazon ISBN 275784153X Formats Poche, Category Livres,Etudes supĂ©rieures,UniversitĂ©, Li... Author Erin HUNTER ISBN 2266208179 Formats Format Kindle,BrochĂ©,Poche, Category Livres,Livres pour enfants,Fiction,Trouvez votre po... Author Consulter la Henry Winterfeld d'Amazon ISBN 2010009010 Formats BrochĂ©, Category Livres,Collections pour enfants,Livre de... Author Simon CRITCHLEY ISBN 270718540X Formats Format Kindle,BrochĂ©, Category Livres,Art, Musique et CinĂ©ma,Musique, Livraison Ă  EU... Author Consulter la Johanna Basford d'Amazon ISBN 2501081897 Formats ReliĂ©,BrochĂ©, Category Livres,Loisirs crĂ©atifs, dĂ©coration... Author Erin HUNTER ISBN 226622283X Formats Poche, Category Livres,Pocket,Jeunesse,Trouvez votre point de collecte,Plus d’informatio...
CĂ©tait mon oncle Unknown. jeudi 5 mai 2016 Fiction, Livres, Livres pour enfants, Plus d’informations, Trouvez votre point de collecte Edit. Author: Consulter la Yves Grevet d'Amazon ISBN: 2748512944 Formats: Format Kindle,Poche, Category: Livres,Livres pour enfants,Fiction,Trouvez votre point de collecte,Plus d’informations, NoĂ© Petit, qui vit Ă  la
Dorelan marchait vers son habitation, un seau rempli d’eau fraiche dans sa main gauche, lorsque Darofrast l’interpella. L’humain avait un bras en Ă©charpe — le droit, qui s’était cassĂ© une semaine plus tĂŽt, lors de sa petite expĂ©dition catastrophique avec Sadidiane. Il paraissait incroyablement fatiguĂ©, et Vastiarna avait longuement partagĂ© ses inquiĂ©tudes Ă  son sujet avec son oncle. La magie Ă©tait vraiment mauvaise pour son organisme humain, et elle ne savait pas vraiment comment l’aider.— Je peux faire quelque chose pour t’aider, Darofrast ?Il Ă©tait poli, mais aussi
 prudent. Comme s’il pesait le pour et le contre de chaque syllabe qu’il prononçait. C’était ainsi depuis son retour du site pĂ©trolier de Velensarn. La mĂ©fiance s’était installĂ©e entre lui et les Akamorrs, et ce de maniĂšre Emkele, prĂ©venue presque immĂ©diatement, et Askoliarn Wendoki Ă©taient furieux aprĂšs l’humain, comme d’autres chefs de Clan — dont Randar Kelekian faisait partie. Valindaria Kadjebah Ă©tait la seule cheffe de clan Ă  ne pas avoir cĂ©dĂ© aux sirĂšnes de la colĂšre. Tous les autres Ă©taient furieux, Askoliarn Wendoki, Randar Kelekian et Ashinzo Lawotson en tĂȘte. Le troisiĂšme citĂ© Ă©tait le chef du Clan Boliarand, implantĂ© dans les Terres Sauvages Ă  l’ouest de Bakistiar. Ce clan avait des relations extrĂȘmement tendues avec le Clan Akaliost, dont il contestait farouchement l’autoritĂ© depuis soixante-dix ans environ, et avec le Clan Menordosia, implantĂ© dans les mĂȘmes Terres Sauvages, mais beaucoup plus au nord, proche du et Ashinzo avaient demandĂ© la peine de mort pour Dorelan, lĂ  oĂč Askoliarn avait demandĂ© son bannissement. La premiĂšre requĂȘte avait rendu Elindya folle de rage et elle avait refusĂ© que l’on tue un humain qui n’avait commis aucun crime, et qui avait mĂȘme partagĂ© son savoir et ses compĂ©tences avec les Akamorrs pour les proposition d’Askoliarn, en revanche, lui Ă©tait apparue beaucoup plus raisonnable. Sans aller jusqu’à bannir Dorelan, Elindya pensait Ă  le sĂ©parer de Sadidiane les faire aller chacun dans un clan, pour le bien de la Grande PrĂȘtresse du Monde. Elle considĂ©rait que Dorelan Ă©tait trop inconscient, trop humain pour avoir une influence positive sur l’adolescente, et que sa prĂ©sence allait lui nuire de plus en plus.— J’ai discutĂ© de toi avec ma mĂšre, rĂ©pondit sans prĂ©alable Darofrast.— Vous allez me couper la tĂȘte ?Sa question Ă©tait pleine de cynisme, mais aussi de lassitude.— Non, bien sĂ»r que non. NĂ©anmoins, ma mĂšre et les autres chefs de Clan ont pris une dĂ©cision te concernant. Elle n’est pas encore dĂ©finitive, mais je prĂ©fĂšre te lui fit signe de poursuivre, et c’est ce que l’Akamorr fit. Il lui exposa clairement la situation, en quelques mots.— C’est totalement hors de question, rĂ©pondit simplement le mĂ©decin quand il eut se remit ensuite en marche vers son habitation, laissant Darofrast un peu interdit. L’Akamorr le rattrapa rapidement et vint lui bloquer gentiment la route pour le forcer Ă  poursuivre la discussion.— Dorelan, ce n’est pas un choix qui t’est donnĂ©. C’est une dĂ©cision
— Prise par les chefs de Clan Akamorrs. Je suis un humain. Je n’obĂ©is pas Ă  vos lois. Je les respecte, je vous respecte tous, mais jamais je n’accepterai d’ĂȘtre sĂ©parĂ© de Sadidiane.— Ils pensent que c’est mieux pour elle. Et pour toi.— Je m’en moque. Je ne quitterai pas faisait preuve d’une fermetĂ© qui surprit Darofrast. L’Akamorr ne l’imaginait pas capable d’ĂȘtre aussi dĂ©terminĂ©. Une erreur que beaucoup commettaient au sujet du mĂ©decin.— Nous voulons juste ce qu’il y a de mieux pour elle, Dorelan.— Tout comme moi. C’est pour cela que je l’ai conduite Ă  l’Arbre de Sang. Parce qu’elle allait mal, qu’elle avait envie d’y aller et qu’elle mĂ©ritait que l’on respecte ses choix. Pour une fois. Je sais que le rĂ©sultat s’est avĂ©rĂ© catastrophique, que c’était une erreur et qu’à prĂ©sent Sadidiane est au plus mal, par ma faute, mais au moment oĂč j’ai pris cette dĂ©cision, je l’ai fait pour elle, parce que cela me semblait ĂȘtre la meilleure chose Ă  faire. Je ne pouvais pas savoir ce que cela donnerait.— Personne ne pouvait le y eut un lĂ©ger silence, et Dorelan reprit la parole.— Je ne quitterai pas Sadidiane. Je l’aime, et je vais prendre soin d’elle. Je vais m’assurer qu’elle puisse se pardonner elle-mĂȘme, et qu’elle ne vieillisse pas dans la fronça lĂ©gĂšrement les sourcils.— Tu parles de la haine des humains ?— De la haine quelle qu’elle soit. Mais oui, la haine de l’humanitĂ© que vous possĂ©dez tous, je ne veux pas de ça pour soupira profondĂ©ment.— Nous sommes en guerre avec l’humanitĂ©, mais nous ne la haĂŻssons pas pour autant, soupira une nouvelle fois en voyant que son interlocuteur ne le croyait pas du tout, et il reprit la parole — C’est pour cela que nous n’avons pas cherchĂ© plus activement Ă  rĂ©cupĂ©rer Sadidiane, au dĂ©but. C’était mon idĂ©e d’essayer de faire confiance Ă  l’Okalisto dans l’espoir qu’il ne remette pas la Grande PrĂȘtresse au Conseil Mondial du ContrĂŽle de la Magie. J’ai convaincu mon Clan, et par consĂ©quent les autres Clans, de me faire confiance. De lui faire confiance. Je voulais dĂ©montrer
 je voulais dĂ©montrer Ă  tous mes camarades que les humains n’étaient pas aussi mauvais qu’ils le paraissaient. AprĂšs lattaque de Randar, nous avons dĂ©cidĂ© de rĂ©cupĂ©rer Sadidiane, mais c’était trop tard nous ne pouvions plus la localiser. Passivement, involontairement, l’Okalisto occultait notre vision. Nous avons failli perdre Sadidiane Ă  cause de mes dĂ©cisions. Parce que je voulais prouver que j’avais raison ; que l’humanitĂ© n’était pas mauvaise et qu’il ne fallait pas la haĂŻr.— Pourquoi me raconter cela, Darofrast ? Qu’est-ce que tu cherches Ă  me dire ?— Tous les Akamorrs ne haĂŻssent pas l’humanitĂ©, mais nous ne pouvons pas faiblir dans notre lutte contre elle. Elle nous dĂ©truirait, et Akalivan avec nous. Sadidiane doit le comprendre, pour nous, mais surtout pour elle, et tu n’es malheureusement pas en mesure de l’aider Ă  le y eut un long silence durant lequel les deux hommes s’observĂšrent avec neutralitĂ©.— J’aimerais qu’Ademon soit lĂ , soupira finalement le mĂ©decin.— Je suis dĂ©solĂ©. C’était quelqu’un de bien. J’avais raison sur ce point-lĂ .— Pas suffisamment bien pour qu’on aille le dans sa voix Ă©tait difficile Ă  supporter.— Que veux-tu dire ?— Je me souviens de Dokistia affirmant qu’elle irait chercher Ademon elle-mĂȘme si elle le croyait encore en vie. Et je t’ai dĂ©jĂ  entendu tenir des propos similaires. Il est en vie. Mais personne ne va le rĂ©ponse laissa Darofrast sous le choc pendant un court instant, et cela suffit au mĂ©decin. Il prit congĂ© poliment et contourna son interlocuteur avant de reprendre sa route. L’Akamorr n’essaya pas de le n’allait pas bien. Des flashs de la destruction du site pĂ©trolier l’assaillaient constamment, Ă©veillĂ©e comme endormie, et la culpabilitĂ© l’étouffait. Elle avait causĂ© la mort atroce de plusieurs centaines de personnes. Elle entendait encore leurs cris, et voyait leurs cadavres dĂšs qu’elle fermait les paupiĂšres.— Sadi ?Elle tourna le regard vers Dorelan qui lui souriait avec gentillesse. Silencieusement, elle se remit Ă  boire le bouillon qu’il lui avait prĂ©parĂ©, le laissant faire la conversation seul. C’était ainsi depuis dix jours.— J’ai croisĂ© Adriliana, ce matin. Elle et Tadorian se languissent de toi, ils aimeraient beaucoup te voir.— Je ne veux voir ne voulait voir que Dorelan, et c’était uniquement parce qu’elle ne voulait pas l’inquiĂ©ter. Le mĂ©decin n’insista pas, et il changea rapidement de sujet, lui racontant une anecdote de Naskilie, qui lui avait racontĂ© ses premiers pas en tant que guerriĂšre. L’histoire Ă©tait amusante, et Naskilie l’avait sans doute racontĂ©e Ă  Dorelan pour le faire rire, mais cela ne tira pas un sourire Ă  Sadidiane. Elle Ă©coutait Ă  peine son interlocuteur, son regard se perdant parfois dans le vague, lorsqu’il ne se fixait pas sur le bras cassĂ© du mĂ©decin. C’était sa faute. Elle lui avait fait du mal, et elle aurait pu le tuer. Tout comme elle avait tuĂ© des centaines de personnes innocentes.— Ademon serait intervention, abrupte et hors contexte, laissa Dorelan perplexe. Sadidiane ne parlait jamais d’Ademon avec le mĂ©decin. Elle en parlait uniquement pour dire qu’il Ă©tait vivant et qu’il fallait aller le sauver.— Quoi ? Furieux de quoi ?— De ce que j’ai fait. J’ai tuĂ© tous ces gens, alors que lui aurait donnĂ© sa vie pour les sauver
 Il serait furieux. Peut-ĂȘtre mĂȘme qu’il me tuerait pour que je ne recommence pas, et il aurait Ă©taient tous les deux assis par terre, en tailleur, et c’était tant mieux. Dorelan aurait probablement eu besoin de s’asseoir s’il avait Ă©tĂ© debout, tant il Ă©tait choquĂ©.— Comment peux-tu dire une chose pareille ?— Je suis un monstre, Dorelan ! Tu le sais, tout le monde le sait ! Ademon le saurait lui aussi, et il ferait ce qu’il faut pour protĂ©ger les autres !Elle avait bondi sur ses pieds furieusement, ayant besoin d’exprimer toute la violence qui Ă©tait en elle. Dorelan se leva calmement, et il la fixa d’un air
 blessĂ© ? Inquiet ? Elle n’en savait rien et c’était dĂ©sespĂ©rant.— Tu n’es pas un monstre. Et jamais Ademon ne te ferait de mal. Jamais il ne te trouverait monstrueuse. Je ne te trouve pas monstrueuse.— Tu as simple rideau de perles sĂ©parait la piĂšce oĂč ils mangeaient de celle oĂč ils dormaient. Elle aurait prĂ©fĂ©rĂ© un mur opaque capable de lui garantir sa solitude. Elle se roula en rond dans son lit et ferma les yeux, espĂ©rant ainsi faire disparaitre tous ses problĂšmes. Elle sentit la main de Dorelan se poser gentiment sur son bras, rassurante.— Tout va bien, Sadi, d’accord ?Pourquoi mentir ainsi ? Il savait que c’était faux, et elle aussi. Rien n’allait bien.— J’ai juste besoin de me reposer un peu, souffla la jeune sentit l’hĂ©sitation du mĂ©decin.— Mais Ă  ton rĂ©veil, tu viendras voir les jumeaux avec moi, d’accord ?— D’ un mensonge, mais Sadidiane Ă©tait prĂȘte Ă  raconter n’importe quoi pour qu’il la laisse seule. Pourtant, Ă  la seconde oĂč la prĂ©sence de Dorelan s’effaça, elle regretta le mĂ©decin. Maintenant qu’il Ă©tait parti, les cris de souffrance et de terreur Ă©taient de retour, prĂȘts Ă  l’assaillir sans relĂąche, comme les flashs de ce qu’elle avait fait. Tous ces hommes morts, massacrĂ©s par sa faute
 Elle se redressa d’un coup, envahie par la culpabilitĂ© et la rage. Elle voulait maitriser ses pouvoirs pour aller sauver Ademon, mais tout ce qu’elle avait obtenu, c’était la mort. Le PhĂ©nix Fondateur lui avait menti, il l’avait manipulĂ©e pour la pousser Ă  blesser l’humanitĂ©. Il l’avait utilisĂ©e comme une arme. Et Ă  prĂ©sent, elle se sentait incroyablement faible. Mentalement, elle Ă©tait dĂ©truite. Physiquement, elle Ă©tait Ă©puisĂ©e. Magiquement, elle Ă©tait complĂštement vide. Elle n’avait rien gagnĂ© du tout. Elle ne pouvait mĂȘme pas sauver Ademon. Elle se laissa tomber Ă  genoux, soudainement vidĂ©e de toute son Ă©nergie. Tout ce qu’elle voulait, c’était devenir puissante pour pouvoir sauver l’Okalisto. Rien d’autre. Elle ne voulait pas faire de mal Ă  qui que ce soit. Les larmes qui lui montĂšrent aux yeux s’assĂ©chĂšrent avant d’avoir le temps de se former complĂštement, et elle ferma les paupiĂšres. Elle se sentait si mal. Elle Ă©tait coupable, elle Ă©tait un monstre.— Je voulais juste vous sauver, Daraniel, souffla-t-elle avec dĂ©sespoir. MĂȘme ça, je n’ai pas pu le secondes s’écoulĂšrent dans un silence mortel, et Sadidiane sentit brusquement un changement en elle. Elle avait l’impression de flotter, et lorsqu’elle rouvrit les yeux, elle resta complĂštement bouche bĂ©e. Elle Ă©tait seule au milieu du cosmos. Elle Ă©tait entourĂ©e par une infinitĂ© de vide et d’étoiles, mais elle Ă©tait agenouillĂ©e sur un plancher invisible et n’avait aucune difficultĂ© Ă  respirer. Lorsqu’elle voulut se relever, tout se mit Ă  tourner autour d’elle, et elle dut refermer les changement de tempĂ©rature et d’ambiance fut brutal, et Sadidiane enregistra immĂ©diatement le froid et la pollution ambiants. Elle ouvrit ensuite les paupiĂšres, et elle se retrouva au cƓur d’une vaste Ă©tendue de bitume et de ruines, couverte de neige. Il neigeait fortement, il faisait trĂšs froid, et le ciel Ă©tait plein de fumĂ©e. L’air Ă©tait polluĂ©, dĂ©sagrĂ©able, et l’adolescente eut une quinte de toux douloureuse. Il n’y avait pas Ăąme qui vive, ici, dans cette Ă©trange ville fantĂŽme en ruines. Lentement, l’adolescente se releva et entreprit de faire un tour sur elle-mĂȘme pour observer les alentours. Elle sursauta en apercevant un homme, dos Ă  elle, Ă  quelques mĂštres. La neige, de plus en plus dense et fournie, le rendait difficile Ă  distinguer, mais elle le reconnut rapidement.— ADEMON !Elle se mit immĂ©diatement Ă  courir vers lui, continuant Ă  crier son nom, mais il ne semblait pas l’entendre. DĂšs qu’elle fut Ă  son niveau, elle l’attrapa par le bras, sentant son cƓur au bord de l’explosion. Toute son excitation s’évanouit lorsque l’Okalisto se dissipa littĂ©ralement devant elle, laissant ses doigts se refermer sur du vide.— J’ai enfin le plaisir de faire ta connaissance, fit volte-face et serra les poings en reconnaissant la femme qui se tenait Ă  quelques pas d’elle. Axiliko, la cheffe des PrĂȘtresses du Temple. Sa chevelure bleue, ses yeux roses, et l’inhumanitĂ© de son regard la rendaient extrĂȘmement reconnaissable. Elle portait une longue robe noire qui trainait sur le sol, et un chĂąle de la mĂȘme couleur qui entourait ses Ă©paules. Elle Ă©tait Ă©lĂ©gante, mais elle donnait surtout l’impression d’ĂȘtre dangereuse.— OĂč est Ademon ?!La femme la fixa en silence, laissant son regard la transpercer de part en part.— OĂč est Ademon ?! OĂč est-ce qu’on est ?!— Dans son rĂ©ponse laissa Sadidiane interdite.— Daraniel Estilion a toujours Ă©tĂ© un individu Ă  la forte volontĂ©. Il a créé un sanctuaire mental, inaccessible pour nous. C’est lĂ  que nous ne comprenait pas, et c’était visible dans son regard. Axiliko n’en parut pas Ă©tonnĂ©e, et elle reprit tranquillement la parole.— Tant que Daraniel se retranche dans son sanctuaire, sa volontĂ© demeure intacte. Peu importe les souffrances qui sont les siennes. Et sa volontĂ© nous empĂȘche de rĂ©cupĂ©rer ses pouvoirs. Mais grĂące Ă  toi, nous allons pouvoir l’atteindre. Enfin.— Qu’est-ce que vous racontez ?!— Tu nous as ouvert l’accĂšs Ă  son sanctuaire spirituel. Le siĂšge de sa volontĂ©. Nous allons la briser pour rĂ©cupĂ©rer ses cƓur de l’adolescente rata un battement.— Vous mentez ! Je ne vous ai rien ouvert du tout, je
Elle s’interrompit, incapable de continuer.— Je ne vous laisserai pas lui faire du mal !Axiliko l’observa durement.— Ne sois pas arrogante. En tant que Grande PrĂȘtresse du Monde, tu possĂšdes des pouvoirs incroyables. Inimaginables. Ils te seraient bien insuffisants lors d’un affrontement contre moi, cependant. Je t’écraserai comme un insecte si tu essaies de t’opposer Ă  moi.— Je n’ai pas peur de vous, rĂ©pliqua Sadidiane.— Tuer des centaines d’innocents ne fait pas de toi une grande Ă©carquilla les yeux sous l’effet du choc provoquĂ© par cette rĂ©ponse.— Tu es une arme faite pour dĂ©truire. Ton existence rompt l’équilibre et menace l’intĂ©gritĂ© de l’humanitĂ© entiĂšre.— C’est totalement faux ! C’est ma mort qui aurait rompu l’équilibre et causĂ© la fin d’Akalivan ! C’est vous qui avez rompu l’équilibre pendant cinq cents ans, et maintenant, le monde est au bord de la destruction !— Tu as tort. Les Akamorrs t’ont menti. Ton existence signifie la fin de l’humanitĂ©. Ta mort signifie l’équilibre. Il en est ainsi depuis cinq cents ans. Nous n’avons pas sacrifiĂ© la premiĂšre Grande PrĂȘtresse pour le plaisir ; nous l’avons fait car nous n’avions pas le choix. Nous devions sauver des centaines de millions de personnes, aprĂšs en avoir perdu des milliards. Tu n’étais pas lĂ . Tu ne sais pas ce que c’est de voir tes semblables mourir les uns aprĂšs les autres, massacrĂ©s sur l’autel de la vengeance d’un monde qui nous a chĂątiĂ©s sans nous donner le moindre regard et sa voix Ă©taient devenus lointains. Elle se replongeait dans des souvenirs, et Sadidiane rĂ©alisa qu’Axiliko Ă©tait lĂ . Il y a cinq cents ans. MĂȘme si c’était impossible, elle sentait que c’était la vĂ©ritĂ©.— ramena la femme dans la rĂ©alitĂ©, et elle observa la jeune fille.— La premiĂšre Grande PrĂȘtresse du Monde s’appelait Mayasha et elle n’avait que neuf ans ! Vous l’avez torturĂ©e et tuĂ©e pour assurer la survie de votre humanitĂ© !— Et son sacrifice en valait la rĂ©ponse laissa l’adolescente silencieuse. Comment pouvait-elle assumer ainsi des actes aussi monstrueux ?— Si nous ne l’avions pas fait, des milliers de Mayasha seraient mortes Ă  sa place. Une vie pour des millions, Sadidiane. Un sacrifice pour l’ jeune prĂȘtresse avait envie de pleurer. Elle sentait une boule dans sa gorge, et ses yeux la piquaient. Pourtant, elle ne pouvait s’y rĂ©soudre.— Vous mentez ! VOUS MENTEZ !Les mots d’Axiliko n’étaient que du poison destinĂ© Ă  la dĂ©stabiliser et Ă  la faire souffrir.— C’est ainsi que tu justifies ton existence. En acceptant les mensonges et en refusant les vĂ©ritĂ©s.— Vous ne faites que mentir. Je ne vous crois pas, je ne vous croirai jamais !— Alors il y aura bien des morts sur ta conscience. Bien du sang sur ton Ăąme dĂ©jĂ  ternie. Et Daraniel continuera Ă  souffrir jusqu’à en mourir.— Qu’est-ce que vous racontez ? Qu’est-ce qu’il a Ă  voir lĂ -dedans ?— La mort de la Grande PrĂȘtresse du Monde et l’existence d’un Okalisto sont les deux conditions pour que l’équilibre existe et permette Ă  l’humanitĂ© de persister. Tu n’es pas morte, et l’équilibre est rompu, mais avec un Okalisto, nous pouvons ralentir le processus. Au moins suffisamment longtemps pour te rĂ©cupĂ©rer et te sacrifier.— Vous avez un Okalisto ! Vous n’avez pas besoin qu’il se batte, ou qu’il vous rejoigne ! Sa simple existence vous suffit ! RĂ©cupĂ©rer ses pouvoirs en le torturant ne vous apportera rien !— Une fois de plus, tu as tort. Daraniel ne peut pas ĂȘtre l’Okalisto.— Il l’est dĂ©jĂ  !— Il ne le sera bientĂŽt plus. Ta prĂ©sence a Ă©veillĂ© quelque chose en lui. Ses pouvoirs et son statut mĂȘme d’Okalisto sont en train de disparaitre. Et ici, dans son sanctuaire spirituel, il utilise sa volontĂ© pour accĂ©lĂ©rer le secoua la tĂȘte, incrĂ©dule. Ce qu’elle lui racontait n’avait aucun sens. C’était impossible.— Dans quelques semaines, il n’y aura plus d’Okalisto, Sadidiane. L’humanitĂ© n’aura que quelques mois devant elle avant que tout sombre dans le chaos, comme il y a cinq siĂšcles.— Pourquoi vous me racontez ça ? souffla la jeune fille, ne savait plus ce qu’elle devait penser ou croire.— Parce que tu peux sauver lhumanitĂ© et tout petit espoir s’alluma en Sadidiane, mĂȘme si elle savait que son interlocutrice n’était pas fiable.— Comment ça ?— Si tu te livres, nous procĂ©derons Ă  ton sacrifice. Cela prĂ©servera l’humanitĂ©, mais nous libĂšrerons Ă©galement Daraniel. Nous laisserons ses pouvoirs d’Okalisto s’éteindre et un nouvel Okalisto sera nommĂ©, grĂące Ă  tes pouvoirs. Il pourra vivre sa vie, libĂ©rĂ© de ses responsabilitĂ©s. Ta vie contre la sienne, en somme, puisque l’humanitĂ© semble accessoire Ă  tes ne rĂ©pondit pas, durement atteinte. Elle serra les poings, essayant de ne pas laisser ses Ă©motions la guider.— Je ne peux pas vous faire confiance. Je ne peux pas ĂȘtre sĂ»re que vous libĂ©rerez vraiment Daraniel !— Mais c’est son seul espoir. Et tu peux ĂȘtre assurĂ©e que ton sacrifice sauvera l’ vie contre l’humanitĂ© et Daraniel
 C’était presque trop beau pour ĂȘtre vrai. Sadidiane n’avait pas envie de mourir, et elle s’en sentait coupable. AprĂšs tout ce qu’elle avait fait
 tous les malheurs qu’elle avait causĂ©s
 elle aurait dĂ» vouloir mourir. Se sacrifier Ă©tait la seule chose noble et juste qu’elle pouvait imaginer faire dans sa vie. Mais son interlocutrice n’était pas fiable. Le mensonge coulait dans ses veines, et son venin se rĂ©pandait dans celles de Sadidiane, ce qui troublait la jeune fille. Elle ne savait pas quoi faire. Tout se mit Ă  trembler brutalement, comme si un tremblement de terre venait de se dĂ©clencher, et les chutes de neige se changĂšrent trĂšs rapidement en blizzard. Axiliko lança un regard circulaire autour d’elle, nullement impressionnĂ©e, alors que l’adolescente paniquait. Une chape magique se matĂ©rialisa autour de la PrĂȘtresse du Temple qui disparut complĂštement quelques secondes plus tard. Le blizzard se calma aussitĂŽt, comme le tremblement de terre, et tout redevint silencieux. Sadidiane Ă©carquilla les yeux en rĂ©alisant qu’Ademon Ă©tait de retour, dos Ă  elle, Ă  moins de deux mĂštres.— Ademon ?Elle avança d’un pas hĂ©sitant, l’appelant Ă  nouveau. Elle s’arrĂȘta Ă  quelques centimĂštres, sans oser le toucher, ayant peur de le faire disparaitre une nouvelle fois.— Daraniel ? murmura-t-elle avec sursauta lorsqu’il fit volte-face, et elle put enfin croiser son regard. Elle y lut une forme de soulagement, puis elle se jeta dans ses bras, entendant vaguement l’homme lui grogner qu’il n’arrivait pas Ă  la trouver et qu’il avait eu peur qu’Axiliko lui ait fait du mal. Sadidiane savait que ce n’était pas rĂ©el, mais elle ne pouvait pas s’empĂȘcher d’ĂȘtre contente. Elle retrouvait enfin Ademon. C’est lui qui mit fin Ă  son Ă©treinte, repoussant gentiment la jeune fille pour l’observer droit dans les yeux. Il arborait son air soucieux, qui le caractĂ©risait parfaitement.— Le PhĂ©nix Fondateur, il ne vous a pas fait de mal ? Je suis dĂ©solĂ©e de ne pas l’avoir empĂȘchĂ© de vous blesser, je
— Je vais bien, la coupa-t-il savait visiblement trĂšs bien de quoi elle parlait. La licorne qui l’avait guidĂ©e jusqu’au PhĂ©nix venait bien d’Ademon. Il avait rĂ©ussi Ă  veiller sur elle et Ă  l’aider, mĂȘme prisonnier de son propre esprit. Sadidiane avait envie de lui exprimer sa reconnaissance, mais les mots lui manquaient.— Il faut que tu partes d’ici, Sadidiane. Ton esprit doit rĂ©intĂ©grer ton corps.— Je ne sais pas comment faire
 et je ne veux pas vous la scruta sans un mot, comme s’il la scannait du regard pour s’assurer qu’elle n’était pas blessĂ©e. C’était exactement ce qu’il Ă©tait en train de faire, rĂ©alisa Sadidiane. Il vĂ©rifiait l’intĂ©gritĂ© de son esprit.— Ferme les yeux, fais le vƓu de rĂ©intĂ©grer ton corps, et lorsque tu les rouvriras, tout sera redevenu parlait avec une douceur rare chez lui, et de maniĂšre trĂšs rassurante.— Non, je
 je ne veux pas partir ! Pas sans vous ! Pas encore !— Sadidiane
— Non ! Je veux vous sauver ! Le PhĂ©nix Fondateur voulait que je vienne vous voir, il
 il m’a fait venir jusqu’à vous !— Il voulait que ton cƓur soit apaisĂ©, la contredit calmement l’ ne savait pas si elle devait rire ou pleurer.— ApaisĂ© ? Mon cƓur est tout sauf apaisĂ© !Il ouvrit la bouche pour lui rĂ©pondre, mais elle ne lui en laissa pas le temps.— J’ai fait des choses horribles, j’ai
 j’ai tuĂ© des gens innocents, je
 j’ai besoin de vous ! Je ne veux pas
 je me sens tellement coupable, je
Elle savait qu’elle n’était pas cohĂ©rente, mais elle avait trop de choses Ă  lui dire et les exprimait toutes en mĂȘme temps. Ses Ă©motions la submergeaient, elle se sentait perdue. Gentiment, Ademon posa une main sur sa joue et l’observa droit dans les yeux. Il y avait une telle tendresse dans son regard que la jeune fille en aurait pleurĂ©. Son regard lui rappelait celui de Dorelan, mĂȘme s’il ne possĂ©dait pas sa douceur intrinsĂšque.— Tu dois vivre ta vie, Sadidiane. Pardonne-toi tes erreurs et cesse de regarder derriĂšre toi. J’aurais aimĂ© en ĂȘtre capable, ajouta-t-il avec regrets.— Je ne mĂ©rite pas de vivre ma vie ! Tout le monde meurt Ă  cause de moi ! Les Akamorrs, ces gens du site pĂ©trolier
 Peut-ĂȘtre mĂȘme l’humanitĂ© tout entiĂšre si ce que cette femme a dit est vrai !Ademon ne fut pas troublĂ© par ses mots, et il continua Ă  l’observer avec gentillesse.— N’écoute pas un mot venant de cette femme, ou d’Emilien Astrovian, ou d’un de leurs larbins. Tu n’es pas porteuse de mort, c’est mĂȘme tout l’inverse. Tu n’es pas responsable des morts qui jonchent ta route. Tu n’as pas Ă  te sentir coupable d’ĂȘtre en parlait sans hĂ©sitation, sans Ă©mettre le moindre doute, et il Ă©tait si persuasif que Sadidiane Ă©tait au bord de le croire. MĂȘme si cela signifiait se dĂ©douaner totalement, elle ne pouvait pas rĂ©sister Ă  la tentation plus longtemps. Elle voulait le croire.— Je ne veux pas partir sans vous, rĂ©pĂ©ta-t-elle en mettant toute la dĂ©termination dont elle Ă©tait capable dans ses mots.— Tu dois partir, rĂ©pondit-il simplement. Ça va aller.— Non ! Ça ne va pas aller et vous le savez ! Ils vous torturent et lorsqu’ils auront eu ce qu’ils veulent, ils
 ils vous tueront ! Mais si je me sacrifie pour vous, je pourrai vous ramener !— C’est trop tard, la coupa-t-il abruptement. Je ne sais pas prĂ©cisĂ©ment ce qu’Axiliko t’a dit, mais mon esprit est brisĂ©. Ce sanctuaire, c’est tout ce qu’il en reste. MĂȘme si j’étais libĂ©rĂ© et mis en sĂ©curitĂ©, je ne serais plus qu’une coquille vide. Et cela fait des mois que je suis dans cet essuya rageusement les quelques larmes qui s’étaient mises Ă  couler sur ses joues. Elle ne voulait pas entendre ça.— Vous mentez ! Comme la derniĂšre fois, vous
 vous m’aviez promis de me rejoindre, et vous ne l’avez pas fait, vous
 vous avez menti pour me laisser vivre, et vous faites la mĂȘme chose maintenant ! Mais je ne vous laisserai pas tomber, je vous jure que je ne vous laisserai pas tomber cette fois !Sa dĂ©termination Ă©branla Ademon, qui eut un lĂ©ger sourire.— Tu es exceptionnelle. Mais tu dois vraiment cesser de te tourner vers le main, Ă  prĂ©sent posĂ©e sur l’épaule de la jeune fille, se mit Ă  briller. Sadidiane se sentit cotonneuse, et elle lança un regard furieux Ă  Ademon.— Non ! Je ne veux pas partir ! Laissez-moi !— Dis aux Akamorrs qu’Astrovian est comme moi
Sa voix Ă©tait de plus en plus lointaine, et la vision de Sadidiane de plus en plus brouillĂ©e.— Il a volĂ© des pouvoirs aux Grandes PrĂȘtresses du Monde. Il Ă©tait lĂ  il y a cinq jeune fille essaya d’attraper Ademon, qui devait ĂȘtre quelques centimĂštres d’elle, devant elle, mais elle ne rencontra que le nĂ©ant.— Dis-leur aussi que quelque chose dort en dessous de moi
 C’est puissant
 Et si Dorelan a survĂ©cu, dis-lui que
L’air polluĂ© disparut, comme la neige, et tout ce qui entourait Sadidiane. Elle Ă©tait de retour dans le cosmos, sur son plancher de verre, dans le silence le plus total.— IL EST VIVANT ! ET JE VAIS VENIR VOUS CHERCHER ! JE VOUS LE PROMETS !Elle hurlait bien inutilement, mais elle en avait besoin. Elle voulait croire qu’ainsi, Ademon pourrait l’entendre et reprendrait espoir. Quelques secondes plus tard, elle fut de retour dans son corps, dans l’habitation prĂȘtĂ©e par le Clan Navodelie. En rouvrant les yeux, elle se retrouva immĂ©diatement face Ă  Valindaria Kadjebah, agenouillĂ©e face Ă  elle. Dorelan Ă©tait assis juste Ă  cĂŽtĂ© de l’Akamorr, et il semblait trĂšs inquiet. Il poussa un soupir de soulagement en serrant Sadidiane contre lui, et la jeune fille lui rendit son s’était montrĂ©e extraordinairement patiente et trĂšs gentille avec la jeune prĂȘtresse. Elle avait Ă©coutĂ© attentivement son rĂ©cit, et si Sadidiane avait hĂ©sitĂ© au dĂ©but Ă  se confier Ă  elle, elle avait fini par tout lui dire, encouragĂ©e et soutenue par Dorelan. Ce dernier avait paru bouleversĂ© par la rencontre entre Sadidiane et Ademon, mais il Ă©tait restĂ© calme et attentif jusqu’au bout. La cheffe Akamorr avait apportĂ© des prĂ©cisions au sujet d’Axiliko, avec laquelle elle avait un lien bien attristant Axiliko avait en effet tuĂ© sa mĂšre lorsqu’elle n’avait que 16 ans, et Valindaria avait dĂ» choisir entre se perdre dans la vengeance et essayer de tuer la cheffe des PrĂȘtresses du Temple, ou prendre les commandes de son Clan. Elle avait pris la seconde option, et il Ă©tait visible qu’elle ne regrettait pas son choix. Elle Ă©tait extraordinairement calme en parlant de cet Ă©vĂ©nement pourtant tragique, et cela suscita l’admiration de leur apprit qu’Axiliko Ă©tait incroyablement mystĂ©rieuse, et que les Akamorrs savaient peu de choses Ă  son sujet. Beaucoup pensaient qu’il ne s’agissait pas d’une unique femme, mais de plusieurs magiciennes choisies pour leur ressemblance et leur puissance, car il Ă©tait impossible de vivre aussi longtemps qu’elle. Valindaria, cependant, avait toujours Ă©tĂ© certaine qu’il n’existait qu’une seule Axiliko. Elle avait rĂ©ussi Ă  traverser les Ăąges, elle seule savait cheffe du Clan Strasmor Ă©tait par ailleurs entiĂšrement d’accord avec Ademon les paroles de la cheffe des PrĂȘtresses du Temple Ă©taient du poison, et il ne fallait surtout pas les Ă©couter. La survie de Sadidiane ne condamnait pas l’humanitĂ© elle sauvait simplement le monde face Ă  son Ă©goĂŻsme. En revanche, concernant l’Okalisto lui-mĂȘme, la cheffe du Clan Strasmor Ă©tait convaincue qu’il y avait un fond de vĂ©ritĂ©. En effet, le fait qu’Ademon perde ses pouvoirs expliquait pourquoi le Conseil Mondial du ContrĂŽle de la Magie le torturait et essayait de lui arracher sa magie de force, mais elle ne comprenait pas quel mĂ©canisme causait leur perte. Aucun Okalisto avant lui n’avait Ă©tĂ© confrontĂ© Ă  une situation similaire, ou alors l’Histoire ne l’avait pas parut extrĂȘmement troublĂ©e par les avertissements finaux d’Ademon, au sujet d’Emilien Astrovian et de ce qui dort en dessous de lui ». Maintenant que l’adrĂ©naline Ă©tait un peu retombĂ©e, Sadidiane elle-mĂȘme Ă©tait extrĂȘmement perturbĂ©e par ces rĂ©vĂ©lations. PerturbĂ©e sans ĂȘtre vraiment Ă©tonnĂ©e ; au fond d’elle, depuis leur rencontre, elle savait qu’Emilien Astrovian avait un lien avec toutes les Grandes PrĂȘtresses du Monde. Il y eut un silence Ă  la suite des explications de la jeune fille, mais elle le brisa rapidement.— Je ne peux pas le laisser tomber une fois de plus ! s’écria-t-elle avec fougue. Il prĂ©tend que c’est trop tard pour lui, mais il ment, je sais qu’il ment ! Il dit ça pour que je le laisse oĂč il est, il
 Je sais que vous ne voulez pas le sauver, et je comprends, mais
 moi je vais y aller. Seule, s’il le faut. Je vais le sauver !— Sadidiane
Dorelan ne termina jamais sa phrase. Il ne savait pas quoi dire. Valindaria, elle, esquissa un lĂ©ger sourire Ă©nigmatique.— L’Okalisto t’a donnĂ© un excellent conseil, tu sais, lança-t-elle ensuite en se relevant.— Quel conseil ?— Cesse de regarder le passĂ© et se tourna ensuite vers Dorelan, toujours avec son petit sourire Ă©trange.— Merci beaucoup d’ĂȘtre venue, Valindaria. DĂ©solĂ© de vous avoir dĂ©rangĂ©.— Tu n’as pas Ă  t’excuser. Tu es l’un des nĂŽtres, Dorelan. Nos cƓurs vibrent lui posa une main sur l’épaule, amicalement.— Tu seras toujours la bienvenue chez moi. Je me charge de parler de tout cela Ă  Darofrast. Reposez-vous, tous les jours plus tard, alors que Sadidiane et Dorelan petit-dĂ©jeunaient en silence, la porte de leur cabanon s’ouvrit soudainement, les surprenant autant l’un que l’autre. C’était la premiĂšre fois que quelqu’un se permettait d’entrer ainsi sans frapper ou s’annoncer oralement avant. Ils n’eurent pas le temps de s’inquiĂ©ter que leur visiteur leur avait dĂ©jĂ  fondu dessus pour les saluer comme une vraie tornade. L’homme se prĂ©senta comme Ă©tant un membre du Clan Akaliost, fraichement arrivĂ© en renfort pour casser des dents de membres de l’Escouade Magique, porteur d’un petit cadeau pour Dorelan et d’un immense respect pour Sadidiane. Sa tirade d’introduction laissa ses deux hĂŽtes muets, et cela le fit sourire. Il avait d’ailleurs un trĂšs beau sourire, Ă©clatant et confiant, comme le reste de sa personne. Pourtant, il portait des vĂȘtements noirs peu reluisants, bien assortis Ă  ses cheveux trĂšs noirs eux aussi, et complĂštement en pagaille. Par ailleurs, il Ă©tait grand, mince et avait des yeux avec des monopaupiĂšres et des iris presque dorĂ©s Ă  la lumiĂšre. Il possĂ©dait une lĂ©gĂšre pilositĂ© faciale et une cicatrice sur la joue gauche. Sous son grand manteau en cuir noir, un gros fusil Ă  canon sciĂ© Ă©tait visible, accrochĂ© Ă  sa ceinture.— Fermez la bouche, vous allez gober des guĂȘpes ! Elles sont mĂ©chantes, ici, en plus. Le dĂ©sert me manque, soupira-t-il. Et pourtant je viens d’arriver ! Je m’appelle Aorion Lawotson-Mepharian, je suis vraiment content de faire votre connaissance Ă  tous les deux ! Tiens, Dorelan, ton petit cadeau !Il lui tendit une boite et le mĂ©decin la saisit en clignant des yeux plusieurs fois, hĂ©bĂ©tĂ©. Son cerveau se rĂ©activa cependant trĂšs vite.— Mepharian ? Comme Cariliam ? Et Lawotson comme Ashinzo Lawotson, le chef du Clan Boliarand ?— Tu es bien renseignĂ© ! Oui, c’est mon mari et mon pĂšre, dans cet ordre-lĂ , heureusement !— J’ignorais que Cariliam Ă©tait mariĂ©.— Il est peu dĂ©monstratif, contrairement Ă  moi ! Alors, tu le dĂ©balles ton cadeau ? Dokistia a mis moins longtemps que toi pour le sien !Toujours sonnĂ©, Dorelan ouvrit la boite et il resta bouche bĂ©e en dĂ©couvrant une nouvelle paire de lunettes. Sadidiane, qui reprenait enfin ses esprits, l’encouragea Ă  les essayer.— Elles sont parfaites, souffla-t-il d’un air Ă©merveillĂ©. Je ne savais pas que vous Ă©tiez Ă  la pointe de l’ophtalmologie ! Vastiarna avait dit qu’elle essaierait de faire de son mieux, mais je ne m’attendais pas Ă  un tel succĂšs, aussi rapidement !— On se dĂ©brouille ! On en a d’autres, des porteurs de lunettes, il faut qu’on s’adapte ! Par chance, le Clan Akaliost est particuliĂšrement Ă  la pointe dans ce domaine.— Comment pouvez-vous faire partie du Clan Akaliost si vous ĂȘtes le fils du chef du Clan Boliarand ?Dorelan se tourna vers Sadidiane, trouvant la question trĂšs pertinente, et Aorion sourit une nouvelle fois.— La force de l’amour m’a fait changer de Clan ! Vous voulez que je vous raconte ?Ils acquiescĂšrent mĂ©caniquement, sans mĂȘme y penser. Aorion se lança alors dans un rĂ©cit trĂšs rapide. Il leur expliqua ĂȘtre l’unique hĂ©ritier de son pĂšre, censĂ© lui succĂ©der, mais que son avenir tout tracĂ© avait Ă©tĂ© bouleversĂ© il y a dix, alors qu’il Ă©tait ĂągĂ© de vingt-six ans. Il avait ainsi rencontrĂ© un beau trentenaire du Clan Akaliost et ils Ă©taient tombĂ©s fous amoureux. Aorion avait larguĂ© son fiancĂ© de l’époque comme une vieille chaussette et, devant le refus de son pĂšre de bĂ©nir son union avec un chien des Emkele », il s’était enfui et avait ralliĂ© le dĂ©sert d’Ekelfran pour rejoindre le Clan Akaliost. Les tensions, dĂ©jĂ  trĂšs prĂ©sentes entre les deux clans, avaient failli finir en guerre, mais les choses s’étaient un peu tassĂ©es avec le temps.— C’est trĂšs romantique, lĂącha Dorelan Ă  la fin de son rĂ©cit.— L’amour, comme je vous le disais. Tu connaitras ça un jour, toi ! lança-t-il Ă  Sadidiane en ajoutant un petit clin d’ sentit la gĂȘne prendre possession de son ĂȘtre alors que Dorelan tempĂ©rait gentiment Aorion, indiquant qu’elle Ă©tait trĂšs, trĂšs jeune.— Je taquine, c’est tout ! Je sais bien que tu es encore un bĂ©bĂ© ! Bon, il faut que j’aille saluer Itizio et Askoliarn, je reviens vous voir vite !Il sortit en trombe, toujours comme un ouragan, laissant ses deux hĂŽtes se remettre tant bien que mal de sa visite Ă©tait vraiment une tornade, et il fatiguait Ă  lui tout seul le campement tout entier. ComplĂštement sans-gĂȘne, toujours surexcitĂ©, il n’avait pas peur du ridicule et Ă©tait imprĂ©visible. Ainsi, il pouvait se mettre Ă  brailler des dĂ©clarations enflammĂ©es Ă  l’adresse de son mari — qui paraissait complĂštement blasĂ© — ou se mettre brutalement Ă  courir vers l’extĂ©rieur du camp pour aller explorer la jungle et ses merveilles », selon ses propres dires. Il Ă©tait cependant profondĂ©ment gentil, et sa prĂ©sence dĂ©tournait un peu Sadidiane de ses sombres pensĂ©es. Sa dĂ©termination Ă  sauver Ademon n’en Ă©tait pas moins toujours prĂ©sente, et elle ne renoncerait pas. Elle ne l’abandonnerait pas, elle l’avait promis Ă  l’Okalisto et elle se l’était promis Ă  combats contre les humains semblaient s’ĂȘtre durcis en bordure de la Jungle d’Aglian, mĂȘme si les Akamorrs avaient rĂ©ussi Ă  faire des Ă©changes d’effectifs — d’oĂč la prĂ©sence d’Aorion et de quelques autres Akamorrs venus des Clans Akaliost et Strasmor, et l’absence de certains Akamorrs ayant rĂ©intĂ©grĂ© leur clan d’origine. Le Conseil Mondial du ContrĂŽle de la Magie avait dĂ©pĂȘchĂ© Fernando Arantres en tant que chef des opĂ©rations, et il avait rĂ©ussi Ă  faire une percĂ©e consĂ©quente Ă  l’est du campement principal, rĂ©ussissant Ă  atteindre un campement secondaire du Clan Arantres Ă©tait apparemment l’un des plus puissants magiciens du monde, comme Victorion Salakers. SurpassĂ© en puissance par ce dernier, il Ă©tait cependant beaucoup plus calme et rĂ©flĂ©chi que lui, et il Ă©tait dotĂ© d’une trĂšs grande intelligence. Aorion et Darofrast avaient Ă©tĂ© envoyĂ©s en urgence au niveau de la percĂ©e ennemie, et Sadidiane avait cru comprendre qu’ils Ă©taient les plus puissants Akamorrs prĂ©sents avec Valindaria Kadjebah. L’ambiance au sein du campement principal Ă©tait tendue, et le transfert de Sadidiane vers une position plus lointaine et plus sĂ©curisĂ©e paraissait imminent, mĂȘme si pour cela il fallait trouver un moyen de la protĂ©ger efficacement pendant le de renforts venant d’un autre clan, le Clan Derostrian, apporta un certain soulagement aux guerriers pour la plupart Ă©puisĂ©s des trois clans en prĂ©sence. Le Clan Derostrian Ă©tait localisĂ© dans la grande chaine de montagnes du continent, au nord d’Aldavilos. La cheffe du cortĂšge s’appelait Sara-Angela Flories, et elle Ă©tait la plus puissante guerriĂšre de son Clan. En chemin, ils avaient pillĂ© une rĂ©serve d’armement militaire appartenant Ă  l’armĂ©e d’Aldavilos, et ce matĂ©riel de guerre lourd Ă©tait plus que la bienvenue. Cela redonnait du moral aux jours aprĂšs son voyage mystique dans l’esprit d’Ademon, Sadidiane se dĂ©cida Ă  agir. Elle avait fait un rĂȘve, la nuit prĂ©cĂ©dente, qui la poussait Ă  mettre ses plans Ă  exĂ©cution. Elle avait rĂȘvĂ© du PhĂ©nix Fondateur, qui se trouvait avec elle dans le cosmos, et Ă  qui elle avait reprochĂ© la mort des ouvriers du site pĂ©trolier de Velensarn, ainsi que l’état d’Ademon, et mille et une choses dont elle ne se souvenait plus au rĂ©veil. La rĂ©ponse du PhĂ©nix, en revanche, resterait gravĂ©e en elle pour le restant de ses jours. Je t’avais dit que tu aurais Ă  faire face aux consĂ©quences, Sadidiane. »Elle se souvenait de cet avertissement, et elle se souvenait avoir dĂ©cidĂ© de l’ culpabilitĂ© Ă©tait trop forte, elle ne pouvait plus la supporter. Il fallait qu’elle agisse. Qu’elle fasse quelque chose de bien, pour une avait prĂ©parĂ© son sac dĂšs son rĂ©veil, et l’avait cachĂ© dans un coin de la maisonnette qu’elle partageait avec Dorelan. Elle s’était montrĂ©e calme et silencieuse toute la journĂ©e — ce qui Ă©tait devenu son comportement habituel depuis le site pĂ©trolier — puis elle avait fait semblant de s’endormir en attendant que le mĂ©decin sombre rĂ©ellement dans les mĂ©andres du sommeil. Elle s’était ensuite silencieusement levĂ©e, avait pris son sac et s’était faufilĂ©e hors du campement comme une venait Ă  peine d’en sortir lorsqu’elle sentit une main lui attraper le bras, et elle se dĂ©gagea violemment, le cƓur battant. Dorelan. Il l’avait suivie.— Qu’est-ce que tu fais ? murmura-t-il d’un air sĂ©vĂšre.— Je vais me promener, rĂ©pondit-elle en s’efforçant de garder un air neutre.— Avec un sac de vivres et du matĂ©riel mĂ©dical ?Elle ne rĂ©pondit pas et baissa la tĂȘte, prise en faute. Elle la redressa rapidement, cependant, affichant un visage dĂ©terminĂ©.— Je vais chercher Daraniel ! dĂ©crĂ©ta-t-elle d’un air dĂ©cidĂ©. Personne ne m’en empĂȘchera !Sa rĂ©ponse troubla Dorelan.— Daraniel ? De qui parles-tu ?Sadidiane rĂ©alisa seulement qu’elle n’avait jamais utilisĂ© ce nom devant le mĂ©decin. Elle avait cependant toujours cru qu’il connaissait la vĂ©ritable identitĂ© de l’Okalisto, Ă  tort, visiblement.— Ademon. Son vrai nom c’est Daraniel Estilion.— Je l’ignorais, souffla le mĂ©decin d’un air un peu fallait profiter de cette confusion passagĂšre pour frapper.— Il a besoin d’aide, et je sais que je peux l’aider ! J’ai rĂȘvĂ© du PhĂ©nix Fondateur, la nuit derniĂšre, et je vais aller Ă  l’Arbre de Sang pour tout rĂ©gler !Elle ne mentait pas, techniquement. Tout ce qu’elle disait Ă©tait vrai, mĂȘme si le sens qu’elle donnait Ă  ces vĂ©ritĂ©s Ă©tait trompeur.— Sadidiane, tu
 tu crois vraiment que c’est une bonne idĂ©e ? AprĂšs ce qu’il s’est passĂ© la derniĂšre fois ?— Bonne ou mauvaise, c’est la seule idĂ©e que j’ai ! Et je suis la seule Ă  vouloir ramener Ademon.— Je veux le ramener, moi aussi, la contredit d’une voix douce Dorelan. Et si je pensais pouvoir y parvenir, j’y serai dĂ©jĂ  allĂ©. Mais c’est impossible.— Pas pour moi. Je te promets que je vais le ramener !Il y avait du conflit dans le regard du mĂ©decin. Il retira ses lunettes et les nettoya, geste qu’il faisait souvent lorsqu’il avait besoin de rĂ©flĂ©chir. Une partie de lui avait envie de croire l’adolescente. Il aimait Ademon, et il voulait qu’il soit sauvĂ©. Le savoir seul et soumis aux tortures du Conseil Mondial du ContrĂŽle de la Magie
 C’était insupportable. Sadidiane paraissait si sĂ»re d’elle — et elle Ă©tait la Grande PrĂȘtresse du Monde. Il avait vu ce dont elle Ă©tait capable. Pourquoi ne pas la laisser ramener l’Okalisto ? Pourquoi ne pas lui faire confiance ? Parce qu’elle est juste une enfant perdue, lui hurlait tout le reste de son ĂȘtre. Une enfant qui avait l’impression de ne causer que la souffrance et la mort autour d’elle. Une enfant qui avait besoin d’ĂȘtre rassurĂ©e, guidĂ©e et accompagnĂ©e, et qui avait terriblement besoin d’Ademon pour cela. Les Akamorrs et Dorelan faisaient de leur mieux, mais il y avait un lien indĂ©fectible et unique entre elle et l’Okalisto. Un antagonisme naturel, forgĂ© par le sang et l’histoire, mais qui n’avait pas pu empĂȘcher une affection mutuelle de naitre entre eux. Elle avait perdu quelqu’un qu’elle aimait, quelqu’un qui la comprenait mieux que quiconque, et elle voulait juste le rĂ©cupĂ©rer. Elle Ă©tait dĂ©terminĂ©e, et sa volontĂ© semblait d’acier. Cela ne signifiait pas qu’elle allait rĂ©ussir. La laisser partir Ă©tait une folie, et Dorelan ne savait mĂȘme pas comment une partie de lui pouvait oser l’envisager.— On rentre, souffla-t-il finalement.— Non ! S’il te plait, laisse-moi
 laisse-moi juste aller Ă  l’Arbre de Sang ! Pour revoir le PhĂ©nix, je
 je te promets que je ne ferai de mal Ă  personne !— Je n’ai pas peur que tu fasses du mal Ă  qui que ce soit, rĂ©pondit Dorelan d’un air un peu croyait vraiment que c’était ce qu’il pensait ?— J’ai peur qu’il t’arrive du mal Ă  toi, prĂ©cisa-t-il ensuite.— Juste l’Arbre de Sang. S’il te plait, Dorelan, je
 je veux juste trouver un moyen de parler Ă  nouveau au PhĂ©nix et cette fois
Cette fois, la licorne d’Ademon ne la guiderait pas. Dorelan resta silencieux, trĂšs hĂ©sitant.— Des mignons petits fugueurs !Ils firent tous les deux volte-face pour se retrouver face Ă  Aorion, qui leur souriait avec bienveillance.— Nous allions juste prendre l’ ne savait mĂȘme pas pourquoi il mentait. L’Akamorr ricana, moqueur, avant de leur demander de le suivre. Il avait formulĂ© sa demande avec gentillesse, mais Sadidiane n’avait pas envie d’obtempĂ©rer. Elle ne voulait pas d’une discussion inutile supplĂ©mentaire. Elle voulait agir. Rapidement, elle Ă©valua ses chances de succĂšs si elle se mettait Ă  courir, et un nouveau ricanement d’Aorion la sortit de ses pensĂ©es brutalement.— Je sais Ă  quoi tu penses et crois-moi, je cours trop vite pour toi !Elle le foudroya du regard, mais il l’ignora et continua Ă  sourire de toutes ses dents. Dorelan prit l’adolescente par la main et elle consentit Ă  suivre les deux hommes. Aorion les guida droit vers l’habitation partagĂ©e par Darofrast et Dokistia, mais lorsqu’ils y entrĂšrent, ils ne furent pas accueillis par les deux Akamorrs. Ou plutĂŽt, pas seulement par eux. En plus du couple, Cariliam, Valindaria, Naskilie et Sara-Angela Flories Ă©taient prĂ©sents, et ils venaient de s’interrompre en pleine conversation.— Mon amour, tu m’as tellement manquĂ© ! s’écria Aorion Ă  l’adresse de son dernier, qui Ă©tait adossĂ© contre le mur, esquissa un petit sourire.— Cela ne fait mĂȘme pas dix minutes que tu es parti.— C’était quand mĂȘme bien trop long !Cariliam ouvrit les bras et invita son mari Ă  le rejoindre, ce qu’Aorion fit sans se poser de questions. Ils s’enlacĂšrent tendrement alors que Sadidiane dĂ©taillait du regard tous ses interlocuteurs. Elle s’attarda particuliĂšrement sur Sara-Angela, qu’elle ne connaissait que de vue. C’était une femme d’une quarantaine d’annĂ©es, Ă  la peau mate, aux yeux ambrĂ©s et aux longs cheveux noirs bouclĂ©s. Consciente du regard insistant de la jeune fille, l’Akamorr lui adressa un gentil sourire.— Qu’est-ce qu’il se passe, ici ? demanda alors Dorelan, confus. Vous faites un genre de rĂ©union ?— C’est tout Ă  fait ça, rĂ©pondit tranquillement Aorion. Une rĂ©union secrĂšte, ajouta-t-il sur le ton de la et Sadidiane Ă©taient aussi sceptiques l’un que l’autre.— Nous parlons d’un projet qui nous tient Ă  cƓur, intervint Dokistia. Un projet qui va vous intĂ©resser et vous empĂȘcher de faire n’importe quoi.— De quel projet parlez-vous ?Darofrast fixa Dorelan droit dans les yeux avant de lui rĂ©pondre.— Nous allons sauver l’Okalisto. Chapitre14 Plan et Retrouvailles Victoria me raccompagna chez moi avec sa voiture blanche. Elle ne voulait pas rentrer avec moi, elle voulait surement rester avec ses parents se que je comprenais. Quand je rentrais dans le salon, mon pĂšre et ma mĂšre Ă©taient entrain de lire des magazine, Bryan jouait Ă  la console et Chad lisait un script de ma Comment Ă©crire une nouvelle Bien comprendre ce qu’est une nouvelle, son format et ses consignes. Trouver une idĂ©e de nouvelle et sa ligne directrice CrĂ©er votre pitch dĂ©veloppez la synthĂšse de votre histoire Construire votre plan CrĂ©er un univers et ses personnages RĂ©diger votre nouvelle Relire et corriger Écrire une nouvelle est un passage obligĂ© pour de nombreux grands auteurs. De Maupassant Ă  Lovecraft, en passant par Asimov, tous ont en commun d’avoir Ă©crit ce type de rĂ©cit. Vous ĂȘtes-vous dĂ©jĂ  demandĂ© pourquoi ? La raison est simple Écrire une nouvelle est plus facile qu’écrire un roman et presque aussi formateur. C’est un genre qui convient Ă  tout le monde ! Les Ă©crivains dĂ©butants s’en serviront pour apprendre Ă  maĂźtriser la structure du roman et s’habituer progressivement Ă  Ă©crire des histoires plus longues. Tandis que les Ă©crivains expĂ©rimentĂ©s utiliseront ce format pour tester des choses et prĂ©parer des romans plus ambitieux. Maintenant que je vous ai dit ça, comment fait-on concrĂštement ? Alors, je vous rassure pas besoin d’aller chez mamie voyante pour avoir la rĂ©ponse. Je vous ai concoctĂ© un plan d’action Ă©tape par Ă©tape. Comment Ă©crire une nouvelle est un article invitĂ© de Martin, du blog Narration et CafĂ©ine. 1. Écrire une nouvelle qu’est-ce c’est ? Imaginez. Vous avez travaillĂ© des jours en croyant Ă©crire une nouvelle. Vous envoyez votre texte pour un appel Ă  texte et paf ! VoilĂ  que l’on refuse votre rĂ©cit parce qu’il s’agit d’une novella ou d’un micro rĂ©cit. C’est rageant, non ? Alors, oui, je vous entends dĂ©jĂ  dire Martin. On s’en fout de connaĂźtre la dĂ©finition de la nouvelle. Il suffit de respecter le thĂšme demandĂ©, suivre les consignes des concours, faire le bon nombre de mots et basta ». Oui mais
 Quid si vous envoyez un texte Ă  un magazine spontanĂ©ment ? Ou si vous rĂ©pondez Ă  un appel Ă  texte permanent ? Dans ces deux cas, on ne vous donne pas forcĂ©ment de nombre de mots/signes Ă  respecter. Et lĂ , vous l’aurez dans le baba
mais pas de panique ! Voici une petite dĂ©finition des familles qui va vous sortir de la panade. Une nouvelle est un court rĂ©cit avec peu de personnages et s’apparentant au roman. Pour autant, il n’existe pas Ă  l’heure actuel de consensus sur la taille minimum ou maximum de celle-ci mais voici une liste indicative Le micro-rĂ©cit fait en-dessous de 150 mots La nouvelle comporte entre 150 et moins de 17 500 mots Le roman court/la novella commence Ă  partir de 17 500 mots jusqu’à 40 000 mots Le roman contient plus de 40 000 mots souvent 80 000 mots et plus Ces formats peuvent varier selon les Ă©diteurs ou les appels Ă  texte. Ne vous censurez donc pas si vous votre texte fait un peu plus ou un peu moins. Gardez juste ces valeurs sur un coin de feuille pour ne pas trop vous Ă©loigner des standards et tentez le coup ! Maintenant que vous en savez plus sur les formats, nous allons aborder les diffĂ©rentes Ă©tapes Ă  suivre pour l’écriture d’une nouvelle. 2. Comment trouver une idĂ©e de nouvelle ? Que ce soit clair, Ă©crire une nouvelle sans avoir de ligne directrice est une trĂšs mauvaise idĂ©e. C’est le meilleur moyen de partir sur un bon gros clichĂ© ou ne pas finir votre texte. De grands Ă©crivains le font parfois car ils ont acquis, au fil des annĂ©es, la maĂźtrise de la structure et des diffĂ©rents genres littĂ©raires leur permettant d’éviter ces Ă©cueils. Si vous lisez cet article, c’est que vraisemblablement vous n’en ĂȘtes pas encore lĂ . Trouvez d’abord une idĂ©e en utilisant ces 3 techniques. a Écrire une nouvelle en partant d’un thĂšme Je vais vous raconter quelque chose qui a bouleversĂ© ma vie d’écrivain. Un jour, alors que je lisais Inside Story de Dara Marks, une mĂ©thode pour dĂ©velopper vos intrigues, je suis tombĂ© sur un passage qui fut pour moi une rĂ©vĂ©lation. C’est en lisant celui-ci que j’ai enfin compris pourquoi toutes les histoires qu’on voit au cinĂ©ma ou dans les livres nous touchent Ă©motionnellement. Elles partagent presque toutes un ingrĂ©dient magique hyper puissant le thĂšme. C’est Ă  dire, le point de vue d’un auteur sur une idĂ©e Ă  travers la narration. ConcrĂštement, cela veut dire que votre nouvelle aura plus de chance de marquer vos lecteurs si elle donne votre point de vue sur un thĂšme de sociĂ©tĂ©. Votre nouvelle constituera alors la mĂ©taphore de votre point de vue sur une idĂ©e. Votre idĂ©e peut ĂȘtre Un mot trĂšs large l’amour, la haine, etc Une phrase certains savoirs doivent demeurer loin des hommes dans le recueil de nouvelles Les Autres Dieux de Lovecraft Une question quelle est la diffĂ©rence entre l’homme et la machine ? Dans le film Blade Runner de Ridley Scott Par exemple, si votre thĂšme est la vengeance mĂšne Ă  la destruction, vous Ă©crirez l’histoire d’un hĂ©ros qui cherche Ă  se venger. À la fin vous le confronterez Ă  un choix Soit accomplir sa vengeance et perdre l’amour de sa vie Soit laisser faire la justice et vivre une vie heureuse. Le choix que fera votre hĂ©ros et les consĂ©quences de ce choix constitueront votre point de vue d’auteur. C’est une façon de faire qui ne convient pas Ă  tout le monde. Si vous vous sentez mal Ă  l’aise avec cette mĂ©thode, la suivante vous plaira peut-ĂȘtre mieux. b Écrire une nouvelle en partant d’un genre Est-ce que ça vous est dĂ©jĂ  arrivĂ© de regarder une Ɠuvre et vous dire Il a tout compris » ? Personnellement, ça m’arrive beaucoup au cinĂ©ma. Quand j’ai vu le film Deadpool de Tim Miller pour la premiĂšre fois, je me suis dis Wahou ! Ce mec, il a vraiment pigĂ© les films de super-hĂ©ros ». Il y avait des rĂ©fĂ©rences partout, des blagues sur les autres hĂ©ros, Deadpool se permettait mĂȘme de jouer avec la structure du film super-hĂ©roĂŻque. Bref, un pur moment de plaisir ! Comment le rĂ©alisateur s’y est pris pour arriver Ă  ce rĂ©sultat ? Je vous parie qu’il a passĂ© des heures Ă  Ă©tudier le genre super-hĂ©roĂŻque et Ă  en noter les codes pour les dĂ©tourner. Vous aussi, vous pouvez utiliser cette mĂ©thode pour Ă©crire une nouvelle. Pour ce faire Lisez des nouvelles dans le genre qui vous intĂ©resse fantasy, SF, romance, policier, steampunk, etc DĂ©gagez en les codes narratifs et les idĂ©es fortes Mixez ces idĂ©es entre elles ou mixez les genres entre eux pour crĂ©er une histoire originale Vous pouvez mĂȘme vous amuser Ă  dĂ©tourner les codes de ces genres ! Par exemple, dans CrĂ©puscule de John W. Campbell, l’idĂ©e forte est qu’un agent immobilier raconte sa rencontre avec un homme venant du futur tĂ©moin de la chute de l’humanitĂ© Grosso modo, cette nouvelle mixe 3 choses un tĂ©moignage, une histoire oĂč on remonte le temps et un soupçon de dystopie. Et ça donne quelque chose d’original ! A vous de faire fonctionner vos mĂ©ninges pour nous pondre des rĂ©sultats Ă©tonnants. D’ailleurs, et si vous utilisiez cette mĂ©thode avec la suivante ? c La mĂ©thode Et si
 ? » Et si ? je tombais amoureuse d’un sado-maso ? la Joconde cachait un secret ? un lycĂ©en trouvait un cahier qui pouvait tuer des gens ? La mĂ©thode Et si » est un vĂ©ritable gĂ©nĂ©rateur de bestsellers ! Vous les aurez reconnu on tient respectivement le pitch de 50 nuances de Grey de E. L. James, du Da Vinci Code de Dan Brown et du manga Death Note de Tsugumi Ìba. La mĂ©thode Et si » consiste Ă  penser Ă  un Ă©lĂ©ment un objet, une situation, un dialogue et Ă  se demander Et s’il se passait ça ou ça avec cet Ă©lĂ©ment ? ». Prenons l’exemple d’une porte, je pourrais me demander Et si » la porte se mettait Ă  me parler ? elle m’attaquait ? en l’ouvrant, je changeais d’époque/de monde ? derriĂšre cette porte, mon mĂ©decin venait de tuer sa secrĂ©taire et l’avait cachĂ© dans son cabinet alors que je suis sur le point d’entrer ? En Ă  peine 5 minutes, je viens de dĂ©gager 4 idĂ©es potentielles de nouvelle. Faites le test ! Prenez des objets ennuyeux et proposez vos idĂ©es les plus farfelues dans les commentaires 😉 3. Écrire une nouvelle dĂ©veloppez votre pitch HĂ©, vous vous rappelez cette pub de viennoiserie qui passait Ă  la tĂ©lĂ© il y a longtemps ? Pitch ĂŽ mon pitch quand t’as un p’tit creux ? Et bah, ça n’a rien Ă  voir 😉 Le pitch, c’est la synthĂšse de votre histoire en une phrase ou un petit paragraphe. Pour le rĂ©aliser, une solution simple consiste Ă  rĂ©sumer votre nouvelle en suivant ce schĂ©ma Un personnage Dans un univers DĂ©sire quelque chose Mais est confrontĂ© Ă  un problĂšme Qu’il va rĂ©ussir ou Ă©chouer Ă  rĂ©soudre Avec telles consĂ©quences Pour vous illustrer cette mĂ©thode, je vais prendre l’exemple d’une de mes nouvelles Un exemple Ă  suivre pas Ă  pas Il y a de cela des annĂ©es, j’étais venu rendre visite Ă  ma grand-mĂšre dans une maison de retraite. Nous avions mangĂ© ensemble au rĂ©fectoire et je m’étais aperçu qu’à certaines tables des gens s’ennuyaient comme des rats morts. A partir de cette observation, je me suis dis Et si un pensionnaire de la maison de retraite dĂ©cidait de s’évader ? Que se passerait-il ? ». Avec cette ligne directrice, j’ai construit mon pitch J’ai inventĂ© un personnage de petite vieille acariĂątre le personnage Mise de force dans une maison de retraite l’univers Qui dĂ©sire rentrer chez elle par tous les moyens le dĂ©sir Mais qui est confrontĂ©e aux personnels de la maison de retraite l’obstacle principal Elle va rĂ©ussir Ă  rentrer chez elle en dupant quelqu’un avec son hĂ©ritage la rĂ©solution du problĂšme Avec pour consĂ©quence la mort de cette personne la consĂ©quence Au final, le pitch donnait quelque chose comme ça Une petite vieille acariĂątre, mise de force dans une maison de retraite par ses petits enfants, dĂ©cide de rentrer chez elle par tous les moyens. Malheureusement, le personnel de la maison de retraite ne la laisse pas faire. Elle dĂ©cide donc de s’allier Ă  un homme peu scrupuleux qui va l’aider Ă  s’évader en Ă©change de son hĂ©ritage. Elle le tuera une fois rentrĂ©e chez elle. Comme vous le voyez, le pitch n’a pas Ă  ĂȘtre beau. Il faut juste qu’il vous donne un embryon de rĂ©cit minimal que vous dĂ©velopperez dans votre plan. 4. Le plan, votre meilleur ami pour Ă©crire une nouvelle Je sais, vous avez la flemme. C’est littĂ©ralement l’enfer de devoir attendre alors qu’on a envie d’écrire. Mais prenez l’habitude de faire un plan avant d’écrire une nouvelle. Je vous explique pourquoi tout de suite a L’intĂ©rĂȘt de choisir un plan Autrefois, avant que je ne devienne un peu plus expĂ©rimentĂ©, je ne venais jamais Ă  bout de mes projets d’écriture. J’avais toujours une nouvelle idĂ©e qui arrivait en cours de route. GĂ©nĂ©ralement, je faisais une pause dans mon projet en cours et je suivais cette illumination soudaine en me jurant de revenir sur mon premier texte. Et bien devinez quoi ? Les pauses devenaient des abandons. Je passais juste de dĂ©but de rĂ©cit en dĂ©but de rĂ©cit. Ça s’est arrĂȘtĂ© le jour j’ai commencĂ© Ă  faire des plans. RĂ©diger un plan avant d’écrire une nouvelle comporte deux bĂ©nĂ©fices Cela vous force Ă  Ă©laborer une intrigue plus intĂ©ressante Cela vous entraĂźne Ă  maĂźtriser les plans avant de passer au roman. Comme les nouvelles sont des textes courts, vous pourrez en Ă©crire plein, plus rapidement que les romans, et vous pourrez obtenir plus vite une expĂ©rience de la structure. Pour accĂ©lĂ©rer d’avantage votre apprentissage, je vous conseille de vous fixer un objectif de travail. Par exemple Imposez-vous le challenge de tester une structure trouvĂ©e dans un manuel Ou apprenez la structure d’un genre Fixez-vous des contraintes Maintenant que vous comprenez un peu mieux l’intĂ©rĂȘt de faire un plan. Voyons lequel choisir. b Quel plan choisir pour Ă©crire une nouvelle ? Ça dĂ©pend de vous. Si vous ĂȘtes dĂ©butant, je vous conseille de partir sur un plan classique du type Situation initiale ÉlĂ©ment perturbateur PĂ©ripĂ©tie DĂ©nouement C’est un bon plan, qui peut vous donner d’excellents rĂ©sultats. L’article comment Ă©crire un roman sur ce blog le dĂ©taille dĂ©jĂ , donc je ne vais pas m’appesantir dessus. Consultez-le en parallĂšle de cet article pour Ă©laborer votre structure de rĂ©cit. Si vous ĂȘtes plus expĂ©rimentĂ©, plusieurs choix s’offrent Ă  vous pour Ă©crire une nouvelle Bousculer l’ordre du rĂ©cit commencer par la fin, le milieu, avant le rĂ©cit, aprĂšs le rĂ©cit, etc. ========= Utiliser une structure fragmentĂ©e Le lecteur ne saura pas vraiment oĂč se trouve le dĂ©but ou la fin. Il devra recoller les morceaux pour reconstituer l’histoire. C’est un procĂ©dĂ© trĂšs utilisĂ© lors de la dĂ©couverte de parchemins/d’enregistrements dans les jeux vidĂ©os Tenter des variations de la structure classique on trouve par exemple la structure organique de John Truby ou celle plus balisĂ©e de Blake Snyder. Beaucoup de possibilitĂ©s existent ExpĂ©rimenter vos propres structures pour votre inspiration, Georges Perec s’est amusĂ© dans W ou le Souvenir d’enfance Ă  structurer son roman en deux une partie autobiographique et une partie fiction Vous souhaitez en savoir plus ? Cet aspect est aussi dĂ©veloppĂ© en dĂ©tail dans l’article Comment Ă©crire une autobiographie. Un seul mot d’ordre Amusez-vous ! c Combien d’évĂ©nements doit-on traiter lorsqu’on Ă©crit une nouvelle ? Je vais vous dire ma vĂ©ritĂ© Écrire une nouvelle nĂ©cessite d’ĂȘtre concis. Vous ne pourrez jamais dĂ©velopper votre histoire autant que vous le feriez dans un roman. Sur la toile, beaucoup conseillent d’organiser son histoire autour d’un seul Ă©vĂ©nement. Ils ont raison. C’est simple et c’est efficace. Le problĂšme de cette conception, c’est que vous rencontrerez plein de nouvelles avec pleins de micro-Ă©vĂ©nements et vous risquez de vous dire Mais mince, c’est quoi l’évĂ©nement principal ? » Typiquement, dans la nouvelle Le Silence Blanc de Jack London, il se passe plein de choses. L’auteur nous prĂ©sente un pari, un dĂ©part difficile, un incident de piste, une attaque de chiens, etc. Bref, on s’y perd. Ce que je vous conseille plutĂŽt, c’est de faire en sorte que chaque Ă©vĂ©nement fasse avancer le schĂ©ma narratif situation initiale, Ă©lĂ©ment dĂ©clencheur, etc.. Chaque scĂšne doit crĂ©er un obstacle de plus en plus important pour le protagoniste jusqu’à la rĂ©solution ou l’absence de rĂ©solution du problĂšme du hĂ©ros. Si une scĂšne ne remplit aucun rĂŽle sur le schĂ©ma narratif, supprimez-la. 5. Écrire une nouvelle rĂ©aliste en travaillant son monde et ses personnages a Les problĂšmes des personnages Quand je regarde la fiction d’aujourd’hui, je me dis qu’on a quand mĂȘme de la chance. Harry Potter existe, Hannibal Lecter existe, la saison 8 de Game of Thrones existe. Note de Sophie MDR On a de plus en plus de sĂ©ries, de livres, avec des personnages forts. C’est super intĂ©ressant Ă  Ă©tudier. La seule question que je me pose c’est Arriverai-je Ă  faire mieux ? » Ça me met la pression. J’aimerais bien un jour qu’une personne lĂšve ses yeux d’un de mes livres et dise Je veux Ă©crire comme lui ». Comme moi, Ă  8/10 ans, quand j’ai lu Harry Potter. J’aimerais vraiment ça. Alors je travaille dur. Je lis plein de choses sur la narration et les personnages. Et j’en suis venu Ă  cette conclusion Écrire une nouvelle consiste gĂ©nĂ©ralement Ă  raconter l’histoire d’un personnage qui doit surmonter un problĂšme. Dans un roman, un personnage possĂšde souvent 3 problĂšmes Externe un obstacle tangible Interne un dĂ©faut psychologique Relationnel son dĂ©faut interne ou externe entraĂźne des brouilles avec ses proches Dans les nouvelles, vous pourrez difficilement dĂ©velopper ces 3 aspects de façon satisfaisante. À vous de faire un choix Est-ce que vous voulez tenter d’utiliser ces 3 types de problĂšmes ? Dans ce cas, la nouvelle sera plus rĂ©aliste mais le risque c’est que vous n’arriviez pas Ă  approfondir suffisamment. Je vous dĂ©conseille ce choix si vous Ă©crivez un texte court. Est-ce que vous ferez l’impasse sur certains problĂšmes ? Vos personnages seront un peu moins riches mais vous pourrez plus dĂ©velopper leurs pĂ©ripĂ©ties. RĂ©flĂ©chissez bien et assumez votre dĂ©cision. Mais prenez en compte qu’un personnage n’est pas seulement la somme de ses problĂšmes. b Donner vie aux personnages de sa nouvelle Dans une nouvelle, il faudra limiter le nombre de vos personnages. Souvent, vous en aurez 1 ou 2, avec Ă©ventuellement quelques-uns qui font office de dĂ©cor. Par contre, vous devrez faire le mĂȘme travail de conception que pour le roman et concevoir des fiches personnages pour les personnages importants. La seule diffĂ©rence, c’est que pour la nouvelle vous ne pourrez pas tout dire. Vous esquisserez et passerez sous silence votre travail en amont. Pour autant vous ne devrez pas bĂącler vos fiches car elles donneront plus de profondeur Ă  vos personnages. Voici une liste de choses auxquelles s’intĂ©resser quand on fait une fiche perso Le passĂ© du personnage/ses traumatismes Ses dĂ©fauts/ses qualitĂ©s Ses dĂ©sirs/ses peurs Sa façon de penser s’il est taxi, il est possible qu’il voit le monde avec un Ɠil de taxi Mais aussi de parler un paysan du Nord-Pas-de-Calais ne parlera pas comme un aristocrate du XVIe Son physique, sa gestuelle, sa façon de s’habiller Ses goĂ»ts/sa religion etc. Voir la mĂ©thodologie complĂšte pour crĂ©er vos personnages dans un roman, jetez-y un Ɠil ! Maintenant, que nous avons abordĂ© la question des personnages. Il reste une question Ă  rĂ©soudre c La crĂ©ation d’un univers dans la nouvelle Worldbuilding ou pas worldbuilding ? Il est tentant lors de l’écriture de la nouvelle de passer trĂšs vite sur l’étape de crĂ©ation de l’univers le worldbuilding en se disant qu’on aura pas forcĂ©ment l’occasion de rentrer dans les dĂ©tails. C’est une erreur. DĂ©jĂ , parce que si votre univers n’est pas cohĂ©rent, le lecteur le ressentira tout de suite. Ensuite, parce qu’un univers riche donnera envie d’en savoir plus. Pourquoi pas dans d’autres nouvelles ou romans. Prenez Lovecraft, on retrouve Ă  de nombreuses reprises dans ses nouvelles des mentions Ă  des villes oubliĂ©es ou Ă  des entitĂ©s mystĂ©rieuses Kadath, les Dieux Anciens etc.. Ça donne envie. Non seulement votre lecteur dĂ©vorera votre nouvelle mais en plus il lira vos autres Ɠuvres pour approfondir vos univers. Vous le comprenez, si vous avez le temps, il vaut mieux travailler le worldbuilding de votre nouvelle. Voici, une petite mĂ©thodologie pour obtenir des univers plus rĂ©alistes Faites des recherches sur l’architecture, sur les vĂȘtements et les mƓurs de l’époque Les coutumes et le rapport au climat sont trĂšs importants Inspirez-vous de la mythologie et de la religion Recherchez des anecdotes/des faits divers dans les archives saviez-vous que vous pouviez retrouver des dossiers avec des articles d’époque sur Retronews ? Dressez une carte prĂ©cise des endroits oĂč se dĂ©roule votre intrigue ce serait trop bĂȘte de situer Paris en Nouvelle-ZĂ©lande, n’est-ce pas ? 😉 Tous ces Ă©lĂ©ments, vous aideront Ă  crĂ©er une nouvelle rĂ©aliste qui plaira d’avantage aux lecteurs. À la fin de cette Ă©tape, vous devriez obtenir un monde et des personnages crĂ©dibles. Il se pourrait alors que vous ayez des modifications Ă  faire sur votre plan, c’est normal. Ce sont deux Ă©tapes qui s’alimentent l’une l’autre. D’ailleurs, en fonction de votre flux crĂ©atif, il est possible que vous commenciez par crĂ©er vos personnages et votre monde avant le plan. FaĂźtes Ă  votre convenance. L’important est que votre nouvelle avance. Une fois le plan, les personnages et le monde finis, passez Ă  l’étape suivante. 6. Écrire votre nouvelle Enfin ! Je ne sais pas pour vous, mais pour moi c’est hyper frustrant de devoir attendre avant d’écrire. Heureusement, j’arrive dĂ©sormais Ă  trouver du plaisir pendant la conception du plan. Mais pendant longtemps, la barbe ! Alors, je vous rassure, je vous fais pas le coup du jogging. Vous savez, ce fameux Mais si, au bout d’un moment tu vas prendre du plaisir » alors que ça fait six mois que vous crachez vos poumons par terre. Non. Comparez Ă  la rĂ©daction, le plan c’est chiant. On est d’accord. La rĂ©daction, c’est le moment oĂč vous vous confrontez vraiment avec votre histoire. Ce moment, c’est VOTRE MOMENT. a Écrire une nouvelle Par quoi commencer ? Ça y est, vous ĂȘtes sur les starting blocks. Votre ordinateur est allumĂ©. Il n’attend plus que vous. Et paf ! Vous bloquez sur la premiĂšre page. Vous ne savez pas quoi Ă©crire. Et lĂ , panique ! Vous vous triturez les mĂ©ninges, vous Ă©crivez quelques lignes, que vous supprimez aussitĂŽt. Cela fait une heure et votre page est dĂ©sespĂ©rĂ©ment vide. Que faire ? Laissez-moi vous aider. Un Ă©lĂ©ment mystĂ©rieux Le meilleur moyen de bien commencer l’écriture une nouvelle est d’introduire un Ă©lĂ©ment intriguant dans le premier paragraphe du rĂ©cit. Cet Ă©lĂ©ment intriguant peut-ĂȘtre un mystĂšre qui courra tout le rĂ©cit. Par exemple, dans le premier paragraphe d’Herbert West, RĂ©animateur de Lovecraft, on trouve De Herbert West, qui fut mon ami Ă  l’universitĂ© comme Ă  la ville, je ne puis parler sans une irrĂ©pressible terreur. Cela est dĂ» davantage au travail Ă©trange auquel il avait consacrĂ© sa vie qu’à la maniĂšre sinistre dont il a disparu voici peu de temps. Ce mystĂšre n’est pas obligĂ© de courir tout le livre, il peut aussi servir d’accroche uniquement pour quelques paragraphes/quelques pages. Dans FlĂ»te, flĂ»te et flĂ»tes ! Asimov introduit le personnage de l’oncle Otto en crĂ©ant un petit mystĂšre local. PlutĂŽt que d’écrire L’oncle d’Otto entra dans ma boutique. Il portait un costume trop petit. Il crĂ©e un petit suspens en ne rĂ©vĂ©lant pas tout de suite qui est rentrĂ© dans la boutique. Voyez plutĂŽt Ce fut le smoking qui me trompa et, pendant deux secondes, je ne le reconnus pas. Pour moi, ce n’était qu’un client Ă©ventuel, le premier Ă  franchir ma porte en une semaine
et il avait fier allure. MĂȘme en portant un smoking Ă  dix heure moins le quart 
. Puis, j’ai regardĂ© son visage, et ce n’était pas du tout un client. C’était mon oncle Otto. Le petit mystĂšre trouve sa rĂ©ponse au paragraphe 3. Le paragraphe intermĂ©diaire est volontairement descriptif pour retarder l’annonce et renforcer le suspens Ça y est, vous savez comment rĂ©ussir le dĂ©but de votre nouvelle Ă  coup sĂ»r. Voyons maintenant ce qu’il en est du milieu. b Écrire le milieu de la nouvelle Beaucoup de gens n’arrivent pas Ă  gĂ©rer le milieu de l’histoire. Cela tient au caractĂšre trĂšs large de pĂ©ripĂ©tie ». On ne sait pas trop quoi en faire. Quel type d’évĂ©nement faudrait-il mettre ? En quelle quantitĂ© ? On ne sait pas trop. Blake Snyder propose une mĂ©thode de scĂ©nario que l’on peut transposer aux nouvelles. Il s’agit D’alterner les moments nĂ©gatifs et positifs dans les scĂšnes de votre nouvelle afin de balancer le cƓur du lecteur entre crainte et espoir De varier l’intensitĂ© des Ă©vĂ©nements Voici un exemple pour une comĂ©die romantique La rencontre avec un/une inconnue positif 
.Mais malheureusement, le protagoniste se rend compte qu’il a oubliĂ© de prendre son numĂ©ro nĂ©gatif Heureusement, une vague connaissance connaĂźtrait cette inconnue positif - Le problĂšme, c’est que cette connaissance est journaliste et a embarquĂ© pour un pays en guerre nĂ©gatif + Gardez quand mĂȘme en tĂȘte de suivre votre schĂ©ma narratif. DĂźtes-vous, que vous avez le droit entre une Ă  trois scĂšnes par Ă©tape de votre plan situation initiale, pĂ©ripĂ©tie etc.. Sachant que les pĂ©ripĂ©ties sont souvent la partie la plus large de la nouvelle. L’élĂ©ment dĂ©clencheur et la chute, eux, comporteront une seule scĂšne pour accentuer leur impact. c Écrire la chute de votre nouvelle La chute, c’est la fin de votre histoire. Elle se dĂ©roule Ă  la fin du dĂ©nouement. A ce moment, nous savons enfin si oui ou non le protagoniste a surmontĂ© son problĂšme. Il existe plusieurs types de chutes La chute mystĂ©rieuse Dans ce cas, la fin soulĂšve une interrogation. Exemple On ne verra jamais les horreurs observĂ©es par Barzai le Sage dans la nouvelle Les Autres Dieux de Lovecraft. La chute ironique Il s’agit d’installer une sorte de revers du destin. Typiquement, c’est le cas dans La main de Maupassant. Un lord anglais se fait assassiner par la main qu’il a tranchĂ©e. Une ironie du sort qui fait rĂ©flĂ©chir
 Ce type de chute fonctionne particuliĂšrement bien avec toutes les histoires impliquant le destin. Dans le mythe d’Oedipe, un oracle prĂ©dit qu’il tuera son pĂšre et Ă©pousera sa mĂšre. Ces parents feront tout pour dĂ©jouer la prophĂ©tie et, en tentant de l’empĂȘcher, ils la rĂ©aliseront. Ironie du sort il ne se serait probablement rien passĂ© si les parents n’avaient pas cherchĂ© Ă  connaĂźtre le futur. Le revirement de situation Surprise ! Ce que vous croyez ĂȘtre vrai pendant toute la nouvelle ne l’est pas. Un meurtrier s’avĂšre innocent, un homme sincĂšre s’avĂšre ĂȘtre un dangereux manipulateur, etc. La rĂ©vĂ©lation On apprend quelque chose qui nous a Ă©tĂ© cachĂ© sur l’un des personnages ou l’univers. Par exemple, dans la nouvelle La tombe de Lovecraft, un garçon s’avĂšre ĂȘtre la rĂ©incarnation d’un aristocrate anglais. la chute conclusive C’est la chute classique. Elle rĂ©pond Ă  toutes les questions soulevĂ©es par l’intrigue. Elle se termine par l’accomplissement ou l’échec de la quĂȘte du hĂ©ros avec ses consĂ©quences. VoilĂ  pour ce panorama des chutes. Bien sĂ»r, il en existe d’autres, des loufoques, des chutes qui font rĂ©flĂ©chir sur le monde ou qui sont trĂšs personnelles Ă  un Ă©crivain. On peut mĂȘme combiner ces chutes. À vous d’expĂ©rimenter ! Pour aller plus loin, dĂ©couvrez 70 types de chutes inattendues article en anglais, mais ça vaut le coup ! Une fois cette Ă©tape terminĂ©e, il ne vous restera plus qu’une chose Ă  faire. 7. Relire et corriger votre nouvelle Vous voilĂ  arrivĂ© Ă  la fin. Champagne ! Il existe un mythe tenace celui de l’écrivain qui Ă©crit un texte parfait du premier coup. Alors ok, ça pĂšte la classe. Mais c’est un mythe. Un texte de niveau professionnel demande de la relecture et beaucoup de corrections. Par lĂ , je n’entends pas l’orthographe mais tout ce qui concerne le rĂ©cit ou Ă  le style. Si une scĂšne ne joue aucun rĂŽle sur le schĂ©ma narratif, coupez-lĂ . Si votre intro est un peu molle, tentez de la dynamiser avec un mystĂšre ou un peu d’actions. Testez plusieurs approches et gardez ce qui fonctionne le mieux. FĂ©licitations ! vous avez fini votre nouvelle. Prenez un cafĂ©. Ou ce que vous voulez. Parce que franchement vous le mĂ©ritez. Personnellement, j’adore manger des trucs quand je finis un projet. Et vous ? C’est quoi votre rituel de fin d’écriture ? PS Si vous voulez Ă©pater vos lecteurs, tentez d’écrire une nouvelle en lipogramme. Ça vous fera peut-ĂȘtre gagner un appel Ă  texte. Attention, challenge assurĂ© 😉 Un gros merci Ă  Sophie pour le super accueil sur son blog. Ciao tout le monde 🙂 Ancien juriste, qui a connu pas mal d’échecs avec l’écriture, j’ai dĂ©veloppĂ© au fil des annĂ©es un savoir faire qui m’a permis de passer le cap du premier roman. Depuis, j’ai Ă©crit de nombreux textes et j’ai mĂȘme Ă©tĂ© publiĂ© Ă  la suite d’un concours. Je vous partage cette expĂ©rience sur mon blog
\n \n c était mon oncle résumé par chapitre
Romande Renart est un ensemble mĂ©diĂ©val de rĂ©cits animaliers Ă©crits en ancien français et en vers.Ces rĂ©cits disparates, rĂ©digĂ©s par diffĂ©rents auteurs, sont appelĂ©s Ă  partir du Moyen Âge « branches ». Ils sont composĂ©s principalement en octosyllabes Ă  rimes plates.Les branches les plus anciennes (vers 1174) sont attribuĂ©es Ă  un certain Pierre de Saint-Cloud.
Texte support “Pendant que le Prologue parlait, les personnages
mon oncle CrĂ©on saura. Laisse-moi, maintenant.” Page 13-18 I- Situation du passage Situation 1 Les deux frĂšres d’Antigone se sont entretuĂ©s, devenu Roi, CrĂ©on dĂ©cide d’enterrer EtĂ©ocle et ordonne de laisser pourrir Polynice au soleil. AprĂšs ces Ă©vĂ©nements, Antigone fait une escapade nocturne et doit rendre compte Ă  la nourrice. Situation 2 Antigone Ă©tait sortie pendant la nuit pour enterrer le corps de son frĂšre Polynice. A son retour, la nourrice l’avait surprise et s’est fĂąchĂ©e car elle croyait qu’elle avait un rendez-vous avec un amoureux. II- Axes de lecture 1- Les traits distinctifs des deux personnages Antigone Elle a une façon diffĂ©rente de voir la beautĂ© c’était beau, tout Ă©tait gris. La connotation du gris, c’est la tristesse, mais pour Antigone, c’est la beautĂ© et donc c’est la joie. Le monde en couleur rose, jaune, vert, est superficiel, banal, une carte postale → anachronisme. Un personnage solitaire La solitude d’Antigone est marquĂ©e par les rĂ©pliques c’est beau un jardin qui ne pense pas encore aux hommes J’ai cru au jour la premiĂšre aujourd’hui Cette solitude est revendiquĂ©e et recherchĂ©e par Antigone elle-mĂȘme Et il n’y avait que moi dans toute la campagne Ă  penser que c’était le matin. C’est merveilleux, nourrice → le merveilleux de la nature tient Ă  son absence d’homme. Un personnage discret refus de se confier Le oui rĂ©pĂ©titif des rĂ©pliques J’avais un rendez-vous / Oui, nourrice, oui, le pauvre / Oui, nourrice / Oui, nourrice, mon oncle CrĂ©on saura marque au contraire un refus de se confier. Un personnage Ă©nigmatique ambigu ; incomprĂ©hensible ; mystĂ©rieux Les didascalies soulignent l’attitude Ă©nigmatique d’Antigone Ă  un Ă©trange sourire / Ă©trangement, aprĂšs un silence / a encore un sourire imperceptible. L’incomprĂ©hension de la nourrice, qui au contraire Ă©clate, isole dĂ©jĂ  Antigone du reste des hommes ordinaires incarnĂ© par la nourrice. Elle est diffĂ©rente de sa sƓur IsmĂšne n’est pas assez coquette, ne s’occupe pas de ses toilettes, ne change pas de robe, des cheveux mal peignĂ©s. Un personnage dĂ©terminĂ©DĂ©cidĂ©, rĂ©solu parce qu’on comprend jusqu’oĂč elle est prĂȘte Ă  aller garde tes larmes, tu en auras peut-ĂȘtre besoin encore » La nourrice Femme simple d’esprit n’a pas compris les allusions d’Antigone. Personnage naĂŻf, ayant un rĂŽle protecteur envers Antigone. Elle est bienveillante. Elle a un devoir maternel pour Antigone, elle remplace la mĂšre qui est Jocaste Je me lĂšve quand il fait encore noir, je vais Ă  ta chambre, pour voir si tu ne t’es pas dĂ©couverte en dormant et je ne te trouve plus dans ton lit ! », ou encore Il va falloir te laver les pieds avant de te remettre au lit.» elle a Ă©duquĂ© la jeune fille, mais sa vieillesse rĂ©signĂ©e s’oppose Ă  la jeunesse Ă©nergique et dĂ©sespĂ©rĂ©e d’Antigone. Elle emploi un langage familier Je la connais, la chanson / c’est du joli ! c’est du propre! Un garçon que tu ne peux pas dire Ă  ta famille VoilĂ , c’est lui que j’aime, je veux l’épouser. ». Les nombreuses rĂ©pĂ©titions suggĂšrent aussi une sorte de harcĂšlement verbal Fais la folle ! Fais la folle ! / Donnez-vous du mal ; donnez-vous du mal pour les Ă©lever ! / C’est ça, hein, c’est ça ? ton oncle, ton oncle CrĂ©on saura 2- Le quiproquo Le quiproquo porte sur le terme l’amoureux» La nourrice est persuadĂ© qu’Antigone est sortie car elle avait un rendez-vous avec un garçon qu’elle a qualifiĂ© de voyou. Antigone ne la dĂ©trompe pas. Cet amoureux est son frĂšre Polynice pour qui CrĂ©on a interdit la sĂ©pulture. Seul le spectateur sait qu’elle est sortie pour aller enterrer son frĂšre et mourir Ă  son tour puisqu’elle a transgressĂ© la loi de son oncle Dans cette scĂšne, trois autres personnages sont Ă©voquĂ©s IsmĂšne l’opposĂ©e d’Antigone belle, toujours bien habillĂ©e Antigone est nĂ©gligĂ©e. HĂ©mon le futur mari d’HĂ©mon. CrĂ©on le Roi, le pouvoir ; CrĂ©on saura Pour la nourrice CrĂ©on saura qu’Antigone a un amoureux Pour Antigone CrĂ©on saura qu’Antigone a enterrĂ© son frĂšre. Devantnous, Ă  l'horizon, une ombre violette semblait sortir de la mer. C'Ă©tait Jersey. Lorsqu'on approcha des jetĂ©es, un dĂ©sir violent me vint au coeur de voir encore une fois mon oncle
Moi Introduction. Jean Le Brodeur dit Lavigne avait attrapĂ© son nom de l'appellation de son mĂ©tier il Ă©tait brodeur de vigne. MĂ©tier qui consistait, dans ce temps-lĂ , Ă  attacher les sarments de vigne sur des cordes horizontales superposĂ©es, de façon Ă  ce que les rangs de vignes soient bien alignĂ©s, pour que le soleil puisse arroser de lumiĂšre les grappes de raisins qui pendent sur toute la hauteur du cep jusqu'au sol. La vie n'Ă©tait pas facile Ă  Nieul-le-Dolent, - Niel dans le temps - en VendĂ©e, au milieu des annĂ©es 1600, en ces temps tourmentĂ©s et ravagĂ©s par les guerres de religion oĂč catholiques et protestants s'entredĂ©chiraient allĂšgrement depuis des dĂ©cennies. Le dĂ©cor n'Ă©tait que dĂ©solation et famine. C'est pourquoi, Jean-Baptiste le Brodeur dit Lavigne, fils du prĂ©nommĂ©, dĂ©cida d'aller tenter sa chance en Nouvelle-France. Aussi s'embarqua-t-il Ă  Larochelle sur un bateau en partance vers ce pays d'espĂ©rance en 1680. L'histoire ne dit rien sur ce qu'a pu ĂȘtre cette traversĂ©e de l'Atlantique, sur les coquilles de noix du temps. Toutefois, au bout de plusieurs semaines, il finit par aboutir sur la Terre Promise. AprĂšs avoir sĂ©journĂ© quelque temps dans la seigneurie de Repentigny en 1681, il s'installa Ă  Varennes oĂč il Ă©pousa Marie-Anne Messier et devint avec elle l'ancĂȘtre d'une longue lignĂ©e de Brodeur et de Lavigne. Sans pour autant mĂ©priser les cousins Lavigne, je ne m'arrĂȘterai que sur la descendance Brodeur parce que c'est de celle-lĂ  dont je fais partie. De Jean-Baptiste en Christophe pĂšre, en Christophe fils, en Joseph, en Alexis, en Prime, en Joseph et en ThĂ©odore, on en arrive au p'tit Raymond que j'ai Ă©tĂ© dans mes jeunes annĂ©es. Mais la lignĂ©e des Brodeur ne s'arrĂȘte pas Ă  ces quelques noms. Il existe une multitude de cousins Ă  divers degrĂ©s, tant au QuĂ©bec qu'aux États-Unis, dont je ne connais qu'un nombre infime. Jusqu'ici, j'ai voulu tout simplement me situer dans cette lignĂ©e pour que mes descendants sachent oĂč se relier. TrĂȘve donc de gĂ©nĂ©alogie lĂ©gĂšre pour me concentrer sur le sujet fascinant de ce livre, c'est-Ă -dire MOI ! Chapitre 1 ThĂ©odore, mon pĂšre, a connu Laurina Girouard, ma mĂšre, parce qu'il possĂ©dait un cheval et un buggy. Un de ses amis, en effet, avait un oeil sur Laurina, mais n'avait pas de moyen de transport pour se rendre de Ste-ThĂ©odosie Ă  St-Antoine-sur-Richelieu pour la frĂ©quenter. Il avait donc demandĂ© Ă  ThĂ©odore d'ĂȘtre son "chauffeur". ThĂ©odore fit ainsi connaissance avec la famille Girouard. Et il ne mis pas grand temps Ă  constater que Laurina ne nourrissait pas une flamme trĂšs ardente envers son prĂ©tendant. Alors, il s'approcha d'elle discrĂštement et lui glissa Ă  l'oreille "J'pourrais-tu venir te voir?" Elle lui rĂ©pondit sans l'ombre d'une hĂ©sitation "N'importe quand". C'est ainsi que le prĂ©tendant anonyme disparut des annales du temps, et que ThĂ©odore entreprit une cour aboutissant Ă  un succĂšs sans Ă©quivoque, puisqu'au cours de l'automne suivant, ils se mariĂšrent. Neuf mois plus tard pile, le 31 aoĂ»t 1935, j'Ă©tais au rendez-vous de ma naissance. Chapitre 2. Les premiĂšres annĂ©es de mon existence furent marquĂ©es par quelques frayeurs mĂ©morables. La premiĂšre le moulin Ă  battre. Le moulin Ă  battre, c'est l'ancĂȘtre de la moissonneuse-batteuse, cette Ă©norme machine que l'on voit dans les champs de cĂ©rĂ©ales, au temps de la rĂ©colte. A la diffĂ©rence de la moissonneuse-batteuse qui fait tout le travail en une seule opĂ©ration, le moulin Ă  battre exigeait que l'on ait prĂ©alablement coupĂ© et engrangĂ© la cĂ©rĂ©ale Ă  rĂ©colter avant l'opĂ©ration de sĂ©paration du grain et de la tige. TrĂȘve d'explications, revenons Ă  ma premiĂšre dĂ©couverte du moulin Ă  battre. Quand je le vis pour la premiĂšre fois, je jouais dehors avec Pauline, et il Ă©tait rendu devant la maison de Louis Jacques, notre voisin. Je n'en voyais qu'une gueule bĂ©ante avalant l'espace qui la prĂ©cĂ©dait, et qui suivait de prĂšs le tracteur de Paul-Émile Palardy. Fort de mon courage, je saisis promptement la main de Pauline pour l'entrainer dans la maison afin de la protĂ©ger du monstre. Elle n'avait que deux ans et n'Ă©tait pas consciente du danger. Mais moi, j'en avais quatre. Je savais. Je l'amenai s'assoir avec moi sur la premiĂšre marche de l'escalier, au bout de la machine Ă  coudre de maman. LĂ , nous Ă©tions en sĂ©curitĂ©, mais quand mĂȘme avec une certaine anxiĂ©tĂ©, car le bruit du tracteur s'intensifiait de plus en plus. Puis tout Ă  coup, le silence se fit. Il fallait vĂ©rifier si le monstre avait vraiment disparu. J'allai glisser un oeil par la fenĂȘtre de la porte. Horreur, il Ă©tait allongĂ© devant la grange, toujours avec sa gueule effrayante, en attente de pouvoir assouvir sa rage de bouffer. Il ne fallait pas s'en approcher. Et ce fut une expĂ©rience terrifiante que de le voir activer ses mandibules et se trĂ©mousser dans tous les sens en Ă©mettant des bruits traumatisants, quand le tracteur alla s'installer en face de lui au bout d’une longue courroie, comme pour le narguer. Mais la curiositĂ© finit par vaincre la frayeur, et je m'approchai de la fenĂȘtre pour voir ce qui se passait. Il broyait sans mĂ©nagement et avalait les bottes d'avoine que papa lui servait. Papa Ă©tait bien brave de se tenir si prĂšs de lui. Quant Ă  moi, je prĂ©fĂ©rais rester en sĂ©curitĂ© dans la maison. A quatre ans, je n'Ă©tais pas trĂšs fort en ornithologie. N'importe quel oiseau Ă©tait un oiseau, sans plus de distinction. Mais pas les corneilles. Avec leur vol de sorciĂšre et leurs croassements diaboliques, elles m'interpelaient personnellement. Heureusement que j'avais toujours Ă  ma disposition ma retraite sĂ©curitaire, sur la premiĂšre marche de l'escalier, au bout de la machine Ă  coudre de maman. Ce n'est qu'aprĂšs une longue et pĂ©nible expĂ©rience que j'ai compris qu'elles poursuivaient leur chemin en m'ignorant avec une hautaine indiffĂ©rence, au lieu de fondre sur moi, griffes et bec aiguisĂ©s. Par extension, les avions aussi m'effrayaient, d'autant plus que leur croassement Ă  eux Ă©tait continu. Je me suis guĂ©ri de leur peur en mĂȘme temps que de celle des corneilles. Et pour les mĂȘmes raisons. Chapitre 3. Mais tout n'Ă©tait pas que frayeur et anxiĂ©tĂ© en ces temps de ma vie. Il s'agissait d'Ă©vĂšnements intenses mais sporadiques. La vie coulait en bonheur limpide entre maman et papa, jusqu'Ă  ce que vienne le moment de quitter le nid pour dĂ©couvrir le monde de l'Ă©cole. J'avais atteint l'Ăąge de six ans le 31 aoĂ»t, comme il se doit. Septembre Ă©tait trop proche, et mes parents dĂ©cidĂšrent que j'Ă©tais encore un peu trop jeune pour affronter ce monde. Maman avait Ă©tĂ© maitresse d'Ă©cole dans une vie antĂ©rieure Ă  celle Ă  laquelle j'appartenais. Elle commença Ă  m'apprendre Ă  lire, Ă  Ă©crire et Ă  compter, Ă  la maison, en me faisant cheminer de façon parallĂšle Ă  ceux qui frĂ©quentaient l'Ă©cole. On dĂ©cida que j'Ă©tais prĂȘt Ă  me joindre Ă  ces derniers au dĂ©but du mois de mai suivant. Je n'ai donc fait que deux mois de premiĂšre annĂ©e Ă  l'Ă©cole. Maman avait recommandĂ© Ă  Jean-Paul, mon cousin qui avait trois ans de plus que moi et qui Ă©tait notre voisin, de veiller sur moi tant pour le parcours d'un mille Ă  faire Ă  pied matin et soir que pour mon bon comportement Ă  l'Ă©cole. Jean-Paul prit cette responsabilitĂ© au sĂ©rieux. Au dĂ©but. Mais un jour - en classe je partageais son banc - il prit mon ardoise et y dessina une vache, la queue en l'air avec des cacas qui tombaient de son derriĂšre. Il me dit "Va montrer ça Ă  la maitresse". Une voix intĂ©rieure me disait que ce n'Ă©tait pas une bonne idĂ©e, mais, Ă©tant docile de nature, et ayant une confiance inouĂŻe en Jean-Paul, je me soumis Ă  son insistante recommandation. Je me levai, me dirigeai vers le bureau de la maĂźtresse, Julia, avec mon ardoise. L'accueil fut explosif. J'ai eu droit Ă  un coup de rĂšgle sur les doigts et Ă  l'humiliation d'un sĂ©jour Ă  genoux dans le coin de la classe. C'est de cet endroit que j'ai dĂ©crĂ©tĂ© que Jean-Paul n'Ă©tait plus mon ange gardien. Ce cher Jean-Paul dĂ©ployait une imagination dĂ©bridĂ©e quand il s'agissait d'inventer un mauvais coup. Un jour, quelques annĂ©es plus tard, avec un complice, il attrapa une grenouille sur les bords du ruisseau. Il lui insĂ©ra une paille dans le derriĂšre et entreprit de la gonfler comme un ballon. Quand il eut accompli son mĂ©fait, il la rejeta Ă  l'eau et la regarda dĂ©river au fil du courant. "La maudite, a flotte !". Nous Ă©tions quatre enfants Ă  la maison. Pauline et moi, les "grands", Claude et HĂ©lĂšne, les "petits". Et c'Ă©tait souvent la guerre entre les deux clans. Un jour, nous nous prĂ©parions Ă  nous mettre Ă  table. Pour je ne sais quelle raison sans doute justifiĂ©e, Claude me lança le linge de table Ă  la figure. En retour il eut droit de ma part Ă  une mornifle sur la margoulette. Évidemment il se mit Ă  pleurer, ce qui alerta mon pĂšre. Celui-ci en s'enquĂ©rant de la raison de ses pleurs, dĂ©couvrit qu'il saignait du nez. Alors il m'empoigna par un plema plumeau en bon français et je montai l'escalier vers ma chambre sans toucher aux marches. Cette fois-lĂ , je fus perdant, mais Ă  ce jeu, nous avons eu chacun notre tour. Par contre, j'avais l'impression que mon tour venait plus souvent, parce que j'Ă©tais l'aĂźnĂ© et que je devais donner l'exemple. DĂšs mon trĂšs jeune Ăąge, j'ai commencĂ© Ă  inventer mes jouets. Les jouets achetĂ©s, ça n'existait pas dans ce temps-lĂ ; du moins pas dans le monde oĂč nous vivions. Mon oncle Arthur, au cours de ses mĂ©morables "histoires dans le temps de pĂ©pĂšre", oĂč en fait il nous racontait sa vie d'enfant, nous avait dit qu'il s'Ă©tait inventĂ© un "span" de chevaux avec deux becs de canards bouilloires cassĂ©s qu'il attelait Ă  une boite de carton avec de la corde. Ayant dĂ©veloppĂ© un niveau d'inventivitĂ© passablement Ă©levĂ© pour mon Ăąge, je me suis bĂąti des tracteurs, des camions, des voitures Ă  foin, des chargeurs Ă  foin, des presses Ă  foin que j'utilisais en "faisant les foins" quand papa coupait le gazon autour de la maison. A titre d'exemple, voici une vieille photo de mon dernier tracteur avec sa voiture Ă  foin Mes tracteurs et camions avaient un volant qui faisant tourner les roues avant vers la droite et la gauche et mon dernier camion comportait une manivelle qui faisait lever la benne. C'Ă©tait un vrai camion dompeur. L'hiver, j'installais une charrue Ă  neige de mon invention sur le devant de mon camion et j' "entretenais" mes chemins d'hiver dans le champ, derriĂšre le hangar. Or un jour, Jean-Paul s'invita avec le veau qu'il avait domptĂ©, Ă  venir promener son veau dans mes chemins. Évidemment, les pattes effilĂ©es du veau dĂ©fonçaient la mince croute de verglas cachĂ©e quelques pouces sous la surface de la neige. Quand il eut fini de massacrer mes chemins, il s'en retourna chez lui avec son veau, en riant sous cape de me voir furieux. J'en fus quitte pour me tracer de nouveaux chemins. Je ne veux tout de mĂȘme pas dĂ©nigrer Jean-Paul outre mesure. Je l'aimais bien malgrĂ© tout et nous avons beaucoup jouĂ© ensemble. A propos de mes constructions de camions, tracteurs et accessoires, papa disputait bien un peu parce que je gaspillais ses plus belles planches de bois blanc et ses clous Ă  bardeaux, mais j'ai aujourd'hui la conviction que secrĂštement il Ă©tait bien content de me voir dĂ©velopper mes habilitĂ©s. À l'Ăąge de 14 ou 15 ans, j'ai mĂȘme construit une tondeuse Ă  gazon avec un moteur Ă©lectrique, une plateforme de bois et les roues d'une voiturette de mon enfance qui avait rendu l'Ăąme. Cette tondeuse a servi jusqu'Ă  ce mon pĂšre vende sa terre et fasse encan pour prendre sa retraite, et elle s'est vendue Ă  l'encan pour 5,00$. Chapitre 4. Depuis les plus lointains souvenirs dont je puisse me rappeler, je retiens que mes parents disaient Ă  qui voulaient l'entendre "Raymond va faire un prĂȘtre". Si bien que cette perspective s'imprĂ©gna profondĂ©ment dans mon jeune cerveau mallĂ©able, et finit par s'y installer comme allant de soi. Vers l'Ăąge de six ou sept ans, mes parents m'avaient mĂȘme donnĂ© en cadeau de NoĂ«l un autel et tout l'Ă©quipement nĂ©cessaire pour "dire" la messe. Je disais des "Dominus vobiscum" entre quelques gĂ©nuflexions et Pauline rĂ©pondait "Et cum spiritu tuo" Ă  chacun d'eux, tout en veillant Ă  ce que Claude et HĂ©lĂšne, l'assistance, conservent un minimum d'attitude convenable pour la circonstance. Je passai donc mon enfance sans me poser de question au sujet de mon avenir, c'Ă©tait un cas rĂ©glĂ©. Lorsque rendu en huitiĂšme annĂ©e Ă  l'Ă©cole du village, un rĂ©vĂ©rend et saint pĂšre recruteur, rempli de bonne volontĂ© et de zĂšle missionnaire, se pointa un jour Ă  l'Ă©cole et demanda Ă  chacun d'Ă©crire sur un papier ce que nous voulions faire plus tard dans la vie. Je sais aujourd'hui pertinemment qu'il se foutait Ă©perdument de ceux qui dĂ©clarĂšrent vouloir devenir cultivateur ou vĂ©tĂ©rinaire, mais qu'il Ă©tait disposĂ© Ă  se rĂ©chauffer rapidement s'il trouvait un papier sur lequel Ă©tait Ă©crit le mot "prĂȘtre". Or il en trouva un. C'Ă©tait le mien... Trahison du secret. D'abord envers le curĂ©, qui lui-mĂȘme s'Ă©nerva suffisamment pour aller en parler Ă  mon pĂšre. Celui-ci, je n'en doute pas, en fut tout d'abord heureux, mais dut constater rapidement qu'il n'avait pas les moyens de me payer un cours classique. Qu'Ă  cela ne tienne. Par l'intermĂ©diaire du curĂ©, un bon paroissien, cĂ©libataire et considĂ©rĂ© comme riche, avait dĂ©jĂ  pensĂ© que ça pourrait l'aider Ă  gagner son ciel que de payer les Ă©tudes de p'tits gars qui voulaient se diriger vers la prĂȘtrise. Et ainsi fut fait. En septembre suivant, Ă  l'Ăąge de treize ans, au lieu d'entreprendre une neuviĂšme annĂ©e Ă  l'Ă©cole du village, je me pointai, passablement anxieux, au CollĂšge de St-Jean pour une longue croisiĂšre de sept ans de pensionnat, avec sorties vers ma famille Ă  la Toussaint, Ă  NoĂ«l, Ă  PĂąques, et pour les grandes vacances d'Ă©tĂ©. Maman est dĂ©cĂ©dĂ©e suite Ă  une longue maladie, un an avant mon entrĂ©e au collĂšge. Ce fut un grand vide. Mais sĂ»rement pas aussi grand pour moi que pour Pauline, Claude et HĂ©lĂšne, qui ont eu Ă  vivre au milieu de ce vide plus longtemps que moi. J'Ă©voluais dans le cadre du collĂšge, et j'y ressentais moins l'absence de maman. J'Ă©tais toujours trĂšs heureux quand arrivait une vacance, afin de me retrouver Ă  la maison, mais de plus en plus, au fur et Ă  mesure que les annĂ©es s'Ă©coulaient, en quelques jours, je commençais Ă  avoir hĂąte de retourner au collĂšge. Une distance s'installait entre moi et mes anciens compagnons d'Ă©cole. Nous n'Ă©tions plus sur la mĂȘme longueur d'onde, et cette distance me peinait. J'ai Ă©tĂ© heureux au collĂšge. Je rĂ©ussissais bien et le milieu Ă©tait stimulant. Au grĂ© des annĂ©es, je m'y suis fait des amis. Parmi eux, les collĂšgues de classe avec qui je cheminais sont devenus au fil des annĂ©es de vĂ©ritables frĂšres. Et cette amitiĂ© a perdurĂ© au-delĂ  du temps de collĂšge, et est encore vivante aujourd'hui. Le premier vrai dĂ©rangement dans ma vie tranquille de collĂ©gien survint quand un jour je dĂ©couvris que des filles ça existait et que ça devenait attirant. Il Ă©tait temps j'Ă©tais rendu Ă  dix-sept ans. Mais en mĂȘme temps, il fallait rĂ©sister, parce que je devais devenir prĂȘtre. Je dis bien "devais". C'Ă©tait devenu une conviction profonde et inĂ©branlable. Selon l'affirmation des pĂšres prĂ©dicateurs de retraites annuelles au collĂšge, il Ă©tait Ă©vident que si nous n'avions pas de contre-indication flagrante, telle, par exemple, qu'avoir commis un meurtre, nous avions nĂ©cessairement la vocation, et que ce serait faire offense Ă  Dieu que de s'en dĂ©tourner. C'est ainsi que le clou de la vocation sacerdotale Ă©tait de plus en plus solidement enfoncĂ© dans ma cervelle. Mais le dĂ©rangement devint brutal quand, quelque mois plus tard, sans prĂ©avis, je dĂ©couvris "la" fille, celle qui faillit me faire rater mon annĂ©e scolaire tellement elle me faisait rĂȘver. Dans je ne sais quelle circonstance, elle et ses compagnes de l'Ă©cole normale Ă©taient venues visiter le collĂšge. C'Ă©tait sĂ»rement pendant une heure de cours, car personne d'entre nous ne les a vues. Au cours de leur visite, elles se sont promenĂ©es dans la salle d'Ă©tude, en fouinant dans nos bureaux, et "elle" a trouvĂ© mon bureau et a Ă©crit un petit mot sur mon dictionnaire. "Les normaliennes sont venues visiter", suivi de son prĂ©nom. Je fus trĂšs Ă©tonnĂ© de cette dĂ©couverte, d'autant plus je n'arrivais pas Ă  situer qui elle pouvait bien ĂȘtre. Puis tout Ă  coup, la lumiĂšre se fit, et j'ai rĂ©alisĂ© que c'Ă©tait une fille de mon patelin avec qui j'Ă©tais allĂ© Ă  l'Ă©cole. Mais malgrĂ© le choc de la dĂ©couverte de nouveaux sentiments, le devoir sut garder la direction vers ma destinĂ©e et je me suis refusĂ© de rencontrer des filles, celle-lĂ  et toutes autres, par crainte de trop m'attacher. Un autre tsunami faillit terrasser ma vocation rendu en philo II. J'y ai connu un professeur extraordinaire, qui ne faisait pas qu'enseigner les sciences, mais qui avait un art de nous apprendre Ă  rĂ©flĂ©chir. En section B, section sciences, dans laquelle je m'Ă©tais inscrit, nous n'Ă©tions que six. Et il nous faisait parfois ce qu'il appelait des cours de digression. Il nous parlait de tout sauf de la matiĂšre du cour. Il Ă©tait fascinant. J'ai eu un jour, beaucoup plus tard, l'occasion de lui dire "AprĂšs mon pĂšre, vous avez Ă©tĂ© l'homme qui a eu le plus d'influence dans ma vie". Il eut un moment de silence, et j'ai perçu son oeil devenir humide. Salut, LĂ©on-Maurice ! Les rĂ©flexions que cet homme ont suscitĂ©es en moi, m'ont amenĂ© Ă  prendre conscience que j'avais un immense attrait pour tout ce qui concerne les sciences, et en mĂȘme temps une profonde horreur pour le genre de philosophie qu'on nous enseignait. Je pressentais Ă©galement que la thĂ©ologie avait beaucoup d'affinitĂ© avec la philosophie - et je peux ajouter aujourd'hui, avec beaucoup moins de rationalitĂ©. La question devenait ai-je vraiment envie de faire quatre ans de thĂ©ologie, de m'en aller vers une vie dans le clergĂ©, avec des activitĂ©s de ministĂšre. La vie de prĂȘtre me paraissait triste Ă  cĂŽtĂ© de ce que ça aurait pu ĂȘtre ailleurs. Mais j'avais toujours cette perception que j'Ă©tais destinĂ© Ă  cette vocation, que ce serait de l'infidĂ©litĂ© - que dis-je, de la trahison - que d'abandonner. J'Ă©tais pris par la conscience. Et, Ă  coup de volontĂ©, j'ai gardĂ© le cap. Pourtant, le jour de ma prise de soutane, - dans le temps, devenir prĂȘtre, ça commençait par la soutane - j'ai passĂ© la journĂ©e renfermĂ© dans ma chambre, Ă  pleurer. J'avais l'impression d'aller m'enterrer vivant. Mais encore lĂ  le sens du devoir triompha. Si j'Ă©tais arrivĂ© lĂ  oĂč j'en Ă©tais, c'Ă©tait parce que j'y Ă©tais prĂ©destinĂ©. J'entrai donc au Grand SĂ©minaire. Chapitre 5. Le Grand SĂ©minaire. MĂ©lange de moments heureux et de vision d'avenir gris, le tout vĂ©cu dans un contexte fermĂ©, surchauffĂ©, tendu vers l'aboutissement final, l'ordination sacerdotale. La motivation y Ă©tait entretenue de façon soutenue par des confĂ©rences spirituelles quotidiennes, des activitĂ©s liturgiques rĂ©guliĂšres et l'encouragement des directeurs spirituels personnels. J'en ai eu un qui passait pour ĂȘtre un saint homme. Un jour je lui ai fait part de mes inquiĂ©tudes face Ă  la vie qui serait la mienne en tant que prĂȘtre. Il a balayĂ© mes apprĂ©hensions du revers de la main c'Ă©tait une tentation du diable pour me dĂ©tourner de ma voie. Je ne veux pas m'Ă©tendre d'avantage sur ce sujet pour le moment. C'est comme si cela s'Ă©tait passĂ© dans une autre vie. J'y reviendrai plus tard. Mais j'ai fini par passer Ă  travers et Ă  ĂȘtre ordonnĂ©. Ce fut une cĂ©rĂ©monie grandiose qui fit l'honneur de Ste-ThĂ©odosie qui voyait sa deuxiĂšme ordination en son Ă©glise. AprĂšs l'ordination, j'ai pu jouir de quelques jours de vacances passĂ©es chez mon pĂšre. Au bout de deux semaines, j'ai reçu une lettre de mon Ă©vĂȘque m'annonçant mon assignation Ă  une fonction. Je m'attendais Ă  ĂȘtre envoyĂ© comme professeur au collĂšge, ou Ă  ĂȘtre nommĂ© vicaire dans une paroisse. J'ouvris la lettre et je faillis tomber en bas de ma chaise "Par les prĂ©sentes, Nous vous nommons Notre secrĂ©taire personnel". A la fois Ă©peurant et exaltant. C'est une Ă©ventualitĂ© que je n'avais jamais examinĂ©e. Grande marque de confiance, donc valorisant. Mais en mĂȘme temps, que de l'inconnu. J'abordai la tĂąche avec la conviction que je devais avoir la grĂące d'Ă©tat. Mgr GĂ©rard-Marie Coderre Ă©tait un homme extraordinaire. Reconnu comme avant-gardiste parmi les Ă©vĂȘques du temps, et en mĂȘme temps muni d'un caractĂšre dĂ©routant, capable de grandeur d'Ăąme, de bontĂ©, de comprĂ©hension, mais aussi de colĂšres Ă©piques, de remontrances exagĂ©rĂ©es, et de paternalisme accaparant, avec un retour pĂ©nitent en excuses aussitĂŽt que s'affaisse l'Ă©bullition de la soupe au lait. Chaque fois qu'un de ces excĂšs me dĂ©signait comme victime, j'en Ă©tais Ă©tourdi, incapable de rĂ©agir. Et il avait l'art de venir s'excuser juste au moment, cinq minutes plus tard, oĂč je commençais Ă  mon tour Ă  grimper dans les rideaux. Pas le choix alors, ma colĂšre naissante devait se dĂ©gonfler sans s'ĂȘtre assouvie. Un jour j'en ai eu assez. C'Ă©tait un matin oĂč je me prĂ©sentais comme Ă  l'habitude Ă  son bureau avec son agenda pour programmer la journĂ©e. Je ne sais plus Ă  quel sujet, probablement un engagement que j'avais pris pour lui, comme cela devait arriver de temps en temps, il me tombe sur la tomate sans prĂ©avis. AprĂšs avoir subi ses foudres quelques instants, la moutarde me monta au nez plus vite que d'habitude. Je pris la pile de documents que j'avais apportĂ©s, les soulevai au bout de mes bras et les rabattis violemment sur le bureau, je tournai les talons, claquai la porte, ramassai les clĂ©s d'une auto et disparu pendant trois jours. Quand je revins, il me fit bien une petite scĂšne, mais sur une octave moins Ă©levĂ©e. Par la suite il me considĂ©ra toujours avec plus de respect. J'ai occupĂ© ce poste pendant quatre ans. Plus le temps passait, plus je constatais qu'un cancer intĂ©rieur me rongeait. Je devenais dĂ©pressif de plus en plus. Je voyais ma vie comme un long tunnel sans issue. Et il Ă©tait impossible d'en sortir. J'Ă©tais prĂȘtre pour l'Ă©ternitĂ©, et la prĂȘtrise, ça ne se trahit pas. Sinon c'est l'enfer. A certains moments particuliĂšrement creux, j'ai pensĂ© au suicide, mais ça aussi, c'Ă©tait l'enfer assurĂ©. Donc pas d'issue. Une sĂ©rie de rencontres avec un psychiatre ne m'a valu que d'ĂȘtre bourrĂ© de valium. Dans ce contexte, j'ai suivi une session de formation en rĂ©alisation radio et tĂ©lĂ©vision Ă  Radio-Canada. C'Ă©tait de mise, dans le temps pour l'Église, de mettre la main sur les mĂ©dia de communication pour moderniser la diffusion du message chrĂ©tien. Comme j'avais eu l'occasion de me familiariser un peu avec la radio, Ă©tant responsable des commentaires de la grand'messe du dimanche radiodiffusĂ©e Ă  partir de la cathĂ©drale, j'Ă©tais tout dĂ©signĂ© pour participer Ă  cette nouvelle mission. J'ai abordĂ© Radio-Canada avec une grande sĂ©rĂ©nitĂ© vu que j'Ă©tais noyĂ© dans le valium. Mais faut croire que j'ai bien fait ça parce que j'ai reçu une offre d'emploi de la part de Radio-Canada. Offre que j'ai dĂ» refuser naturellement, vu que j'Ă©tais en service commandĂ©. Mais cela a fait un petit velours quand mĂȘme. Sur les entre-faits, la direction de CHRS, station de radio de la Rive-Sud, annonce Ă  l'Ă©vĂȘchĂ© qu'elle retirait de l'horaire la diffusion quotidienne du chapelet, que j'animais Ă  l'occasion Ă  la place de l'Ă©vĂȘque quand ce dernier Ă©tait absent. Mais on offrait de laisser le mĂȘme temps d'antenne pour une autre Ă©mission religieuse qui serait plus adaptĂ© au temps prĂ©sent. Et voilĂ  que je sortais tout juste de Radio-Canada avec un diplĂŽme en rĂ©alisation... Alors devinez... J'ai donc passĂ© l'Ă©tĂ© suivant Ă  prĂ©parer des Ă©missions Ă  l'avance pour ne pas ĂȘtre pris Ă  court d'inspiration. L'Ă©mission que j'avais concoctĂ©e Ă©tait constituĂ©e d'un court thĂšme musical, de l'annonce de l'Ă©mission "Trois gouttes de LumiĂšre", du dĂ©but d'une chanson autant que possible tirĂ©e du Hit Parade, d'une rĂ©flexion sur la chanson, de la suite de la chanson, terminĂ©e par un thĂšme musical de fermeture. Le tout d'une durĂ©e de cinq minutes. Quand je me suis prĂ©sentĂ© chez le directeur de la programmation Ă  CHRS avec une bobine prĂ©enregistrĂ©e pour fin d'Ă©valuation, ce dernier a commencĂ© par me regarder d'un drĂŽle d'air, et il me dit "Mettez ça sur le bureau, je vais Ă©couter ça plus tard". Et je suis reparti. Le lendemain, il me rappelle avec une voix toute diffĂ©rente "Quand voulez-vous commencer?" Le soir, CHRS n'Ă©tait pas en onde. Je me rendais alors dans la discothĂšque de la station, je sortais des rayons une pile de disques de chansonnettes que je passais Ă  tour de rĂŽle sur une table tournante pour vĂ©rifier si l'une des "tounes" ne m'inspirerait pas une rĂ©flexion. Quelques instants d'Ă©coute sur chaque plage me permettait de dĂ©cider je garde ou je ne garde pas. AprĂšs, je retournais chez moi avec ma pile de disques sĂ©lectionnĂ©es, et je faisais jouer et rejouer chaque plage jusqu'Ă  ce qu'une inspiration vienne. Je passais en moyenne cinq heures par jour pour prĂ©parer mon cinq minutes quotidien. Je commençais Ă  me demander si tous ces efforts en valaient la chandelle, quand j'ai reçu une invitation Ă  participer Ă  une rencontre d'animateurs d'Ă©missions religieuses. C'Ă©tait organisĂ© par un groupe de jĂ©suites, Ă  MontrĂ©al, qui produisait l'Ă©mission "TĂ©moignages" sur un rĂ©seau de trente-cinq postes de radio francophones de Moncton Ă  Saskatoon. "TĂ©moignages" Ă©tait une Ă©mission d'interview de diverses personnalitĂ©s, d'une durĂ©e de dix minutes, sur des thĂšmes religieux. Les rĂ©putĂ©s pĂšres Émile Legault et Marcel-Marie Desmarrais faisaient partie des invitĂ©s Ă  la rencontre. On demanda Ă  chaque participant de prĂ©senter son Ă©mission pour fin de discussion et d'Ă©change. J'avais Ă  cette fin apportĂ© un enregistrement de l'une de mes prestations. Au dire des participants, j'avais trouvĂ© un style nouveau et excitant, pour ne pas dire rĂ©volutionnaire et avant-gardiste. La preuve en est que le directeur de l'Ă©mission "TĂ©moignages" me proposa de me joindre Ă  eux pour remplacer sur leur rĂ©seau leur Ă©mission par la mienne. Rien de moins. Et ça a marchĂ© pendant presque un an. Mais au bout d'un an, moi je ne marchais plus. J'Ă©tais brĂ»lĂ©, dĂ©primĂ©, au fond de la cale. AnnĂ©e sabbatique, sans responsabilitĂ©. Et cette annĂ©e a commencĂ© avec une rĂ©sidence entre deux chaises; c'est-Ă -dire que je devais laisser ma chambre au presbytĂšre Notre-Dame-de-la-Garde, Ă  Longueuil, au nouveau vicaire qui me remplaçait, et que je ne pouvais pas encore aller loger au presbytĂšre de St-Hubert, vu que le nouveau curĂ© qui me prenait sous son aile ne prendrait possession de sa cure qu'au mois de septembre. Nous Ă©tions au mois de juin. Alors j'ai passĂ© l'Ă©tĂ© sous la tente, campĂ© sur un terrain vacant sur les bords du lac Brome. Je n'y Ă©tais pas complĂštement seul puisque des confrĂšres venaient m'accompagner assez rĂ©guliĂšrement. Mais j'y a connu de grands moments de solitude, et ce n'est pas nĂ©cessairement la meilleure chose Ă  vivre quand on est en profonde dĂ©pression. Par contre j'y ai vĂ©cu aussi des moments rĂ©confortants grĂące Ă  l'amitiĂ© des confrĂšres qui venaient passer quelques jours avec moi au fil de leurs vacances. Un jour oĂč nous Ă©tions plusieurs, on avait dĂ©cidĂ© de diner avec des crĂȘpes. J'Ă©tais le chef dĂ©signĂ© et je faisais des crĂȘpes. J'Ă©tais Ă©tonnĂ© de l'appĂ©tit vorace de mes convives. "EmmĂšnes-en des crĂȘpes ! " ... Quand j'avais le dos tournĂ©, ils les lançaient dans le bois par-dessus l'Ă©paule et en redemandaient... Je ne l'ai su que deux ans plus tard... A compter de septembre, j'ai logĂ© au presbytĂšre de St-Hubert, sans responsabilitĂ© attitrĂ©e. Je rendais service au besoin, et j'ai produit quelques sermons du dimanche, dont un, le dernier que j'ai fait, oĂč, si l'on peut dire, je me suis dĂ©chainĂ©. Les lectures de la messe portait sur la fin du monde avec les cataclysmes dĂ©crits dans l'Apocalypse. Ce que j'ai dit en gros, c'est que ça n'avait pas de maudit bon sens que tout d'un coup, sur un coup de tĂȘte, Dieu dĂ©cide de faire table rase de sa belle crĂ©ation. On aurait entendu voler une mouche dans l'Ă©glise. D'aprĂšs ce que j'ai entendu dire aprĂšs, il parait que le monde a aimĂ© ça. Un an Ă  ne rien faire, c'est long. A la fin de cette annĂ©e, j'ai demandĂ© que l'on assigne quelque chose. Je suis retournĂ© Ă  l'Ă©vĂȘchĂ© comme vice-chancelier. Titre soporifique qui camouflait des tĂąches administratives. Au bout d'un an de ce rĂ©gime pas des plus excitants, j'ai obtenu la permission de m'inscrire Ă  l'UniversitĂ© de MontrĂ©al, en mathĂ©matiques, dans l'idĂ©e, Ă©ventuellement, d'aller enseigner les maths au collĂšge. Pas facile ça non plus. Il fallait rattraper le temps perdu, rĂ©cupĂ©rer l'Ă©volution parcourue depuis douze ans, et revigorer mes anciennes notions de maths du collĂšge, pour aller chercher un baccalaurĂ©at en mathĂ©matiques. L'UniversitĂ© m'a acceptĂ© Ă  condition que je m'inscrive Ă  des cours de rattrapage durant l'Ă©tĂ©, et que je les rĂ©ussisse. J'ai passĂ© par la peau des dents. Lors du premier cours le professeur nous prĂ©sente un rĂ©sumĂ© succinct de la thĂ©orie des ensembles. C'Ă©tait du remĂąchĂ© pour tout le monde. Moi, j'en entendais parler pour la premiĂšre fois. Il fallait apprendre Ă  ramer... DĂ©jĂ  durant mon sĂ©jour Ă  St-Hubert, j'avais entrepris une longue sĂ©rie de rencontres pĂ©riodiques avec un psychologue. TrĂšs pĂ©nibles, ces rencontres. Le psy ne disait rien. Il fallait que ce soit moi qui dĂ©balle mon sac. Et lui tout ce qu'il disait, c'est "Qu'est-ce que vous en pensez? " Ou bien il rĂ©pĂ©tait ma derniĂšre phrase pour que j'en rajoute au bout.... TrĂšs pĂ©nible. Mais ce fut le dĂ©but de la libĂ©ration. L'avenir a commencĂ© Ă  changer de couleur le jour oĂč j'ai acceptĂ© de me dire "Ça se pourrait-tu que je ne sois pas Ă  ma place". Question que j'avais jusque-lĂ  refusĂ© absolument de me poser, parce qu'il m'apparaissait inĂ©vitable qu'une rĂ©ponse positive Ă  cette question aboutissait Ă  l'enfer. Mais un jour, au bout d'un an Ă  parler tout seul en face du psy et Ă  bout de ressource pour l'Ă©viter, j'ai osĂ© poser la question. En faisant bien attention toutefois Ă  ne pas prĂ©sumer de la rĂ©ponse. Mais tout de suite aprĂšs avoir acceptĂ© la question, en sortant du bureau du psy, j'ai eu l'impression que l'avenir Ă©tait moins bouchĂ©. J'ai Ă©tĂ© capable de prendre une grande respiration. Au cours des rencontres suivantes, mĂȘme si la question demeurait un dĂ©fi Ă©pouvantable, j'avais l'impression que l'air respirĂ© avait meilleur goĂ»t. Il a fallu beaucoup d'autres rencontres, Ă  parler avec quelqu'un qui ne parlait pas, pour en arriver Ă  me dire, "Oui, ça se pourrait peut-ĂȘtre que je ne sois pas Ă  la bonne place". Et beaucoup plus tard encore , Ă  me dire "Non ça ne se peut pas que le prix Ă  payer pour avoir fait une telle erreur soit l'enfer". Mais il restait Ă  prendre la dĂ©cision. Pas facile dans les circonstances Ă  cette Ă©poque que les jeunes d'aujourd'hui peuvent difficilement imaginer, tellement l'encadrement religieux Ă©tait puissant. Et aprĂšs la dĂ©cision, qu'est-ce que je deviens. Je n'avais pas de mĂ©tier. Ma formation et mes connaissances ne me servaient Ă  rien. Une licence en thĂ©ologie, ça ne fait pas vivre gras. Le dĂ©bouchĂ© le plus immĂ©diat, aprĂšs quelques cours d'appoint, aurait Ă©tĂ© l'enseignement, mais cette perspective ne m'intĂ©ressait pas. J'avais par contre un an d'Ă©tude de fait et Ă  la fin de cette premiĂšre annĂ©e en mathĂ©matiques, l'universitĂ© avait annoncĂ© l'ouverture d'un baccalaurĂ©at en informatique. ForcĂ©ment il y aurait de l'avenir lĂ -dedans. A tout hasard je me suis inscrit Ă  cette option. Je voulais tout de mĂȘme faire les choses honorablement et correctement. Je voulais obtenir une laĂŻcisation en bonne et due forme. Je savais qu'en ce temps-lĂ , avec le pape Jean XXIII, c'Ă©tait devenu possible, mĂȘme s'il fallait prĂ©senter des raisons extrĂȘmement sĂ©rieuses. La premiĂšre personne Ă  qui parler de ma dĂ©cision Ă©tait mon Ă©vĂȘque. C'est lui qui devait amorcer les dĂ©marches en vue de cette laĂŻcisation. Il fut d'une humanitĂ© et d'un respect extraordinaire. Des confrĂšres d'autres diocĂšses vivant des situations semblables n'ont pas eu autant de chance. Certains ont dĂ» menacer de tout balancer par-dessus bord pour que ça dĂ©marre. On a fini par cĂ©der par peur des scandales. J'apprĂ©hendais aussi l'annonce de ma dĂ©cision dans la famille. Je prĂ©voyais des rĂ©actions scandalisĂ©es. La premiĂšre rĂ©action a Ă©tĂ© dĂ©livrante. Celle de mon pĂšre. "Tu sais, je voyais que ça n'allait pas bien. Tu es assez grand pour savoir ce que tu fais. Tu seras toujours le bienvenu comme avant." Ouf ! Celle-lĂ  passĂ©e, les autres on pouvait se les mettre lĂ  oĂč je pense. Mais chez certains oncles et tantes du cĂŽtĂ© de ma mĂšre, j'ai Ă©tĂ© considĂ©rĂ© avec gĂȘne pendant un certain temps. J'ai eu l'occasion de faire face Ă  la musique Ă  l'occasion d'un dĂ©cĂšs. C'Ă©tait deux semaines aprĂšs l'annonce de ma dĂ©cision. Je me prĂ©sente au salon funĂ©raire en habit laĂŻc. ImmĂ©diatement le silence se fait, suivi de quelques chuchotements, avec tous les yeux braquĂ©s sur moi. Je n'ai pas regardĂ©, mais j'en Ă©tais sĂ»r. Je me dirige le regard droit devant vers le cercueil et je m'y agenouille quelques instants. En me relevant, je me retourne et je me vois entourĂ© par les cousins et cousines, fils et filles du dĂ©funt. -"C'est tu vrai ce qu'on a entendu dire ? " -"Oui" -"FĂ©licitations ! " C'Ă©tait des cousins et cousines iconoclastes ! Pour la gĂ©nĂ©ration prĂ©cĂ©dente, j'Ă©tais suspect. Mais le temps a fini par aplanir les dunes. Au-delĂ  des malaises temporaires et occasionnels Ă  vivre, il fallait prĂ©parer l'avenir. Donc, il fallait continuer l'universitĂ©, rĂ©ussir Ă  tout prix, m'endetter pour Ă©tudier Ă  plein temps pendant deux autres annĂ©es. Je n'avais plus le choix, et ça devenait une question de vie ou de mort. Quel courage et quelle tĂ©nacitĂ© il m'a fallu. Mais devant l'obligation d'agir, on trouve le courage. Heureusement, Mgr Coderre m'a gĂ©nĂ©reusement allouĂ© un prĂȘt sans intĂ©rĂȘt pour les besoins que je lui justifiais et que je maintenais au minimum vital. Et j'ai bĂ»chĂ©, bĂ»chĂ©, travaillĂ©, Ă©tudiĂ©. Du matin Ă  tard dans la nuit. Durant trois ans. Ma vie sociale Ă©tait minimale. Je ne pouvais pas rater mon coup. Je devais rĂ©ussir, et aprĂšs douze ans d'absence d'Ă©tude, ça n'a pas Ă©tĂ© donnĂ©. Mais j'ai la fiertĂ© d'avoir rĂ©ussi. Et je me suis empressĂ© de remettre mes dettes Ă  ceux qui m'avaient fait confiance. Je leur dois un grand merci. J'ai parlĂ© tantĂŽt de la rĂ©action bienfaisante de mon pĂšre Ă  ma dĂ©cision. En fait il avait eu le temps de prĂ©parer sa rĂ©action. Je m'Ă©tais rendu chez lui un samedi soir pour le lui annoncer. Il n'Ă©tait pas lĂ . Seulement mon oncle Arthur. Mon oncle Arthur Ă©tait presque un frĂšre siamois pour mon pĂšre. Ils Ă©taient tous les deux copropriĂ©taires de la ferme. Pour une raison que j'ignore mon oncle Ă©tait demeurĂ© cĂ©libataire et il faisait partie de la famille Ă  part entiĂšre. Papa, maman et mon oncle Arthur. La Sainte TrinitĂ©. Mon oncle Arthur, peu parlant, grand philosophe. Je disais donc mon oncle Arthur Ă©tait seul Ă  la maison. -"Mon oncle, j'ai une grande nouvelle Ă  t'annoncer". -"Ah ! Oui ?" -"J'ai demandĂ© Ă  Monseigneur de demander au Pape que je puisse ne plus ĂȘtre prĂȘtre". -"Ah !" Suit un long silence oĂč je l'entends presque penser. -"Tu ne porteras plus la soutane ?" -"Non" -"Ah !" Lentement, au moins cinq longues bouffĂ©es sur sa pipe. -"Tu ne diras plus la messe ?" -"Non" -Ah !" ExtĂ©rieurement, seule la pipe semble fonctionner. -"Vas-tu pouvoir te marier ?" -"Oui" _"Ah !" Et il y en a eu quelques autres comme ça. J'ai dĂ» partir sans avoir pu parler Ă  mon pĂšre. Je suis revenu le lendemain soir. J'avais la certitude absolue que mon oncle lui avait rapportĂ© notre conversation avec les virgules aux mĂȘmes places. Quand j'arrivai dans la cour, c'Ă©tait l'heure du train, et mon pĂšre, m'ayant vu venir, Ă©tait appuyĂ© dans l'embrasure de la porte de l'Ă©table. Et il me regardait m'approcher avec un sourire indĂ©finissable. -"Comment ça va ?" -"TrĂšs bien, et toi ?" -"Oui" -"Je suppose que mon oncle t'a dit que j'Ă©tais venu hier ?" C'est lĂ  qu'est venue sa phrase si rĂ©confortante. Cher papa. Chapitre 6. Nouveau dĂ©part. Une chose au moins m'a aidĂ©. Il n'a pas Ă©tĂ© difficile d'obtenir un emploi. Mais aprĂšs mon arrivĂ©e Ă  la SociĂ©tĂ© des Alcools du QuĂ©bec, j'ai vite constatĂ© que je ne savais rien, malgrĂ© mon bacc. en informatique de l'UniversitĂ© de MontrĂ©al. Heureusement, l'universitĂ© nous apprend Ă  apprendre. On m'avait joint Ă  un groupe de programmeurs et nous travaillions tous dans le mĂȘme local. Quand il y avait des discussions entre les autres sur des questions de programmation, je faisais semblant de travailler, mais tout ce que je faisais rĂ©ellement, c'Ă©tait Ă©couter ce qu'on discutait, pour apprendre. Et lĂ  aussi, j'ai rĂ©ussi. J'y ai rĂ©alisĂ© un systĂšme informatique dont je suis trĂšs fier et qui a servi la SociĂ©tĂ© pendant de nombreuses annĂ©es aprĂšs mon dĂ©part. En effet, je n'ai pas travaillĂ© longtemps Ă  la SAQ. Peut-ĂȘtre pas assez longtemps. Parce que c'Ă©tait trĂšs valorisant. On travaillait sur du concret et on voyait les rĂ©sultats. Je me rappelle, le lendemain de la fin du fameux projet dont je viens de parler, projet Ă  l'Ă©chĂ©ancier course-contre-la-montre, nous Ă©tions, mes deux adjoints programmeurs et moi, dans la fenĂȘtre du troisiĂšme Ă©tage sur la cour intĂ©rieure, au Pied-du-Courant, Ă  regarder charger les camions Ă  partir des listes produites par notre nouveau systĂšme. Nous avions sous les yeux le rĂ©sultat tangible de notre travail. Euphorisant. Mais peu de temps aprĂšs, j'ai reçu un offre que je ne pouvais pas refuser. Un poste d'analyste en informatique chez Fiducie du QuĂ©bec - Fiducie Desjardins depuis - avec une augmentation de salaire de 40 %. J'y ai travaillĂ© vingt-cinq ans, dans diverses fonctions au service de l'informatique, comme analyste d'application, puis comme gestionnaire des secteurs de dĂ©veloppement informatique puis de production informatique. J'ai eu aussi l'opportunitĂ© de m'initier Ă  la micro-informatique en devenant responsable de l'Ă©quipe chargĂ©e des achats et de l'entretien du parc des micro-ordinateurs, ainsi que du support aux utilisateurs. La rĂ©alisation qui m'a apportĂ© le plus de satisfaction au cours de ma carriĂšre chez Desjardins a Ă©tĂ© d'initier l'informatisation des formulaires. Deux ans avant le dĂ©but de ma retraite annoncĂ©e, j'en avais ras le bol de la gestion et j'ai demandĂ© Ă  terminer mon temps dans des activitĂ©s de techniques informatiques. Mon vice-prĂ©sident m'a dĂ©nichĂ© un poste au service du Marketing Ă  m'occuper d'une base de donnĂ©es. AprĂšs quelques semaines je me suis rendu compte que cette tĂąche ne me demandait que vingt-cinq pour cent de mon temps. Je ne voulais pas finir sur une tablette. Alors j'ai fait quelques recherches et j'ai dĂ©couvert que le logiciel Lotus Notes que nous utilisions pour son courriel interne offrait beaucoup d'autres possibilitĂ©s non utilisĂ©es, entre autre pour l'informatisation des formulaires. J'ai parlĂ© de ça Ă  mon patron et au directeur du service de l'informatique, et on m'a donnĂ© carte blanche. J'y ai travaillĂ© pendant les deux derniĂšres annĂ©es avant ma retraite. Je faisais la programmation des formulaires, je donnais la formation sur leur utilisation et j'aidais les utilisateurs Ă  s'y initier. C'est ce que j'ai connu de plus valorisant de toute ma carriĂšre. Au moment de partir Ă  la retraite, on m'en demandait encore, si bien que j'ai continuĂ© Ă  crĂ©er des formulaires Ă©lectroniques de chez moi, et mĂȘme, au cours de l'hiver suivant, Ă  partir de la Floride, dans le florida room de l'appartement, face aux palmiers et au lac adjacent. C'Ă©tait le bonheur suprĂȘme ! Chapitre 7. Ma vie n'a pas Ă©tĂ© que professionnelle, elle a aussi Ă©tĂ© humaine. Quelques jours aprĂšs l'annonce publique de ma laĂŻcisation, je me suis achetĂ© un complet brun Ă  carreaux rayĂ©s avec petite veste assortie, style Chapeau-Melon-et-Botte-de-Cuir Ă  la British. Je tenais ainsi Ă  afficher Ă  la face du monde mon dĂ©tournement du noir ecclĂ©siastique que je commençais dĂ©jĂ  Ă  avoir en horreur. DĂšs ces dĂ©cisions prises, je me sentis en mesure de dire au revoir Ă  mon psy, en le remerciant chaleureusement de m'avoir permis de me libĂ©rer de mes dĂ©mons et d'accĂ©der Ă  la libertĂ©. LibertĂ© que je ne cesse de dĂ©velopper depuis, et qui est devenue mon bien personnel le plus prĂ©cieux. La plus grande libertĂ©, Ă  mon sens, est celle de pouvoir choisir ce qu'on pense ĂȘtre la vĂ©ritĂ©, jusqu'Ă  pouvoir se foutre des anathĂšmes de ceux qui ne sont pas d'accord. En ce sens libertĂ© rime avec honnĂȘtetĂ© envers soi-mĂȘme. Ces grands bouleversements se sont produits durant ma deuxiĂšme annĂ©e d'universitĂ©. Au cours de l'Ă©tĂ© suivant, je dĂ©cide un jour d'aller rendre visite Ă  mon ancien curĂ© hĂ©bergeur Ă  St-Hubert. J'y retrouve lĂ  deux amies de longue date du curĂ©, et que j'avais croisĂ©es Ă  quelques reprises auparavant. L'une d'elle me dit "Serais-tu intĂ©ressĂ© Ă  rencontrer une fille que je connais et que j'estime beaucoup?" Ce n'Ă©tait pas encore une quĂȘte anxieuse pour moi, j'avais d'autres chats Ă  fouetter pour le moment; mais, ma foi, pourquoi pas. Elle me donne le numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone de Monique. Rendu chez moi, je l'appelle. -" Bonjour, j'ai eu ton numĂ©ro par l'entremise d'une amie commune. Est-ce qu'on pourrait se rencontrer ?" -"Oui" -"Quand ?" -"Ce soir ?" Wow ! J'enfile mon Chapeau-Melon-Botte-de-Cuir, et je file vers Repentigny pour l'heure convenue. En arrivant Ă  sa rĂ©sidence, je constate qu'une auto est arrĂȘtĂ©e dans le stationnement, et que Monique est en train.... d'Ă©conduire un prĂ©tendant ! J'attends dans mon auto. Finalement, il s'en va, en me jetant un regard noir en passant devant moi. Je laisse la vie reprendre son souffle normal, puis je m'avance vers la porte et je sonne. Je n'ai pas Ă  attendre longtemps et la porte s'ouvre. Il ne faut pas ici s'attendre Ă  des rĂ©cits indiscrets. Tout ce que je dirai c'est que des perspectives jusque-lĂ  insoupçonnĂ©es et absentes de ma vie se sont alors Ă©veillĂ©es en moi comme si je naissais de nouveau. Curieux destin, Monique aussi avait connu un sĂ©jour en communautĂ© religieuse. AprĂšs quelques rencontres, Monique et moi avons trouvĂ© un Ă©cho qui nous ressemblait dans une chanson de Jean Ferrat "Tout ce que j'ai failli perdre, Tout ce qui m'est redonnĂ© Aujourd'hui me monte aux lĂšvres En cette fin de journĂ©e.... ....... Oui c'est beau, c'est beau la Vie." Et nous avons vĂ©cu dans la trentaine ce que la plupart des gens dĂ©couvrent beaucoup plus tĂŽt. Quant au mariage qui allait faire suite l'annĂ©e suivante, il m'est apparu pendant plusieurs mois comme un Ă©vĂ©nement surrĂ©aliste. J'avais passĂ© mon enfance, mon adolescence et ma vie de jeune adulte en ayant balayĂ© cette Ă©ventualitĂ© Ă  tout jamais. Je n'y Ă©tais pas prĂ©parĂ©. Mais le retour Ă  la vraie vie a fait son travail, et le jour de ma premiĂšre paie, aprĂšs la fin de mes Ă©tudes, j'ai demandĂ© Ă  Monique si elle Ă©tait d'accord pour qu'on se marie. Ça dure depuis plus de quarante ans. Nous avons passĂ© de belles annĂ©es. Nous travaillions chacun de notre cĂŽtĂ©, et les fins de semaine, l'Ă©tĂ©, nous partions en camping. Pour les vacances, nous descendions Ă  Wildwood et campions sur le bord de la mer. Nous avions une tente Ă  structure en tube de caoutchouc que je gonflais en replaçant une bougie du moteur de l'auto par une pompe minuscule qui insufflait de l'air sous pression dans les tubes. J'avais aussi construit des coffres en bois installĂ©s sur le toit de l'auto. Si bien que l'installation sur un terrain de camping se faisait en un temps record. Je m'amusais beaucoup de la curiositĂ© des campeurs Ă  nous voir faire. AprĂšs trois ans passĂ©s ensemble Ă  rĂ©apprivoiser la vie, et la vie de couple, nous avons convenu d'avoir un enfant. Ce qui fut dit fut fait, et neuf mois plus tard naissait Jacinthe. Grand bouleversement comme pour tout le monde, mais surtout immense bonheur. Je me rappelle la fiertĂ© que j'Ă©prouvais quand je me promenais en la tenant par la main alors qu'elle avait trois ans et qu'elle Ă©tait la plus belle petite fille au monde. J'avais envie de dire Ă  tout le monde que je croisais "C'est ma fille!" J'ai toujours eu l'impression de n'avoir jamais su traduire mes sentiments de façon adĂ©quate, mais ils n'en Ă©taient pas moins lĂ . Et Jacinthe a grandi, et pendant ce temps, moi, j'ai vieilli, bousculĂ© par le travail et la routine quotidienne. Le temps passe et on ne s'en aperçoit pas. Puis tout d'un coup, on se rĂ©veille Ă  la veille de la retraite. On regarde en arriĂšre, et on voit tout le chemin parcouru et on se dit "DĂ©jĂ  ?". Jacinthe est devenue adulte et devient maman Ă  son tour. J'ai donc un petit-fils, ThĂ©o. Alors pour un temps, on retombe en enfance. Comme c'est merveilleux, un petit-fils. Ça nous redonne une raison de vivre Ă  un moment oĂč on commence Ă  se demander s'il nous en reste une plus valable que de simplement profiter du temps de la retraite pour s'amuser. Pour moi, une retraite Ă  s'amuser, ça n'a pas de sens. Il faut ĂȘtre utile Ă  quelque chose, Ă  quelqu'un. Chapitre 8. C'est sur ces questions qu'elle a commencĂ©, la retraite. AprĂšs l'euphorie des contrats de travail exĂ©cutĂ©s sous le soleil hivernal de la Floride et le retour Ă  la maison, arrive la vraie question Qu'est-ce que je vais faire maintenant. Je ne me sentais pas pris au dĂ©pourvu. J'avais dĂ©jĂ  derriĂšre moi une longue habitude de hobbies et de bricolages qui pourraient devenir accaparants. ÉbĂ©nisterie, fabrication et dĂ©gustation de vin, mais j'Ă©prouvais le besoin d'aller au-delĂ  de cela. J'en discute avec Monique. Elle me dit "Si tu faisais du bĂ©nĂ©volat Ă  la St-Vincent-de-Paul ? Tu es bon bricoleur, et ils ont sĂ»rement des besoins Ă  combler". Cette idĂ©e me sourit. Je m'y pointe un bon matin dans le but d'offrir mes services pour rĂ©parer des objets reçus en don. On me passe une entrevue, et on me demande -"Que faisiez-vous comme travail ?" -"J'Ă©tais informaticien" -"Pardon!!! Bougez pas ! Attendez un peu!" La dame s'absente et revient un instant plus tard avec le directeur et lui dit "Devine donc ce qu'il faisait?... Informaticien ! -"Quoi ! Êtes-vous intĂ©ressĂ© Ă  en faire encore ?" -"Bien sĂ»r, j'en mange !" -"C'est le ciel qui vous envoie! On veut s'informatiser depuis longtemps, mais on n'a pas les moyens de se payer un professionnel. Soyez le bienvenu !" J'y ai produit des bases de donnĂ©es pour rĂ©pondre aux besoins de la ConfĂ©rence et j'y ai installĂ© un rĂ©seau. AprĂšs trois mois de presque plein temps, on a entreprit l'implantation du systĂšme et la formation du personnel. Je continue ce bĂ©nĂ©volat depuis plus de dix ans, et ces bases de donnĂ©es sont maintenant utilisĂ©es dans une quinzaine d'autres ConfĂ©rences-Vincent-de-Paul. J'ai aussi rĂ©alisĂ© et vendu Ă  des clients quelques autres produits informatiques . Si bien que je fais de l'informatique autant sinon plus que lorsque j'Ă©tais sur le marchĂ© du travail. Entre temps, j'ai aussi fabriquĂ© deux chaises berçantes pour complĂ©ter les meubles de salle Ă  dĂźner que j'avais construits vingt ans plus tĂŽt, ainsi qu'un lit et des meubles pour la chambre de ThĂ©o. Pour moi, c'est le secret pour rester en santĂ© et en vie durant la retraite. Être actif, avoir des projets et des dĂ©fis. J'espĂšre pouvoir garder ce rĂ©gime longtemps. Et j'ai toujours pris soin de dĂ©velopper parallĂšlement des habiletĂ©s manuelles et intellectuelles. Chapitre 9. Quand je regarde en arriĂšre le chemin parcouru, je me rends compte que j'ai changĂ©. Et pas Ă  peu prĂšs. Passer d'un plan de vie prĂ©programmĂ© vers la prĂȘtrise, Ă  une vie d'activitĂ©s professionnelles et Ă  une vie familiale, via une transition de libĂ©ration difficile Ă  apprivoiser, ça oblige Ă  rĂ©flĂ©chir. La libĂ©ration, ça ne vient d'un seul coup. C'est un cheminement ardu. Deux pas en avant, un en arriĂšre. J'ai beaucoup rĂ©flĂ©chi sur ce qu'est la vie, sur la place qu'a occupĂ©e la religion dans ma vie, et sur le conditionnement social que j'ai vĂ©cu. Aucune rĂ©ponse n'est Ă©vidente. Pendant un certain nombre d'annĂ©es, j'ai ressenti de la rancƓur. Je veux revenir sur ce que j'ai vĂ©cu au Grand SĂ©minaire. Sur cette affirmation que ce que j'Ă©prouvais Ă©tait l'Ɠuvre du diable qui essayait de me dĂ©tourner de la voie qui m'Ă©tait tracĂ©e. C'Ă©tait de la manipulation pure. Mais quand on est sous le coup de la domination des consciences, on ne peut que s'incliner. Par contre je ne peux pas en vouloir aux personnes qui ont vĂ©hiculĂ© cette manipulation. Elles-mĂȘmes en Ă©taient victimes. MalgrĂ© tout, je ne peux pas croire que certains "maitres de vĂ©ritĂ©" n'Ă©taient pas conscients de ce qu'ils faisaient. Ce ne peut ĂȘtre l'effet du hasard que toutes les religions fassent de la domination des consciences. C'est flagrant chez les islamistes et on en voit le rĂ©sultat. Dans l'Église catholique, c'est plus subtil, mais c'est aussi prĂ©sent. Seulement un exemple pourquoi ce "Commandement de L'Église" qui ordonne d'assister Ă  la messe tous les dimanches sous peine de pĂ©chĂ© mortel, sinon en vue du sermon qu'on y prĂ©sente, afin d'entretenir l'affirmation de la VĂ©rité  J'en aurais beaucoup d'autres comme celle-ci, mais ce n'est pas le lieu ici. Au cours de mes premiĂšres annĂ©es de vie laĂŻque, mes perceptions religieuses Ă©taient encore pas mal mĂȘlĂ©es. J'avais vaincu la peur de l'enfer, mais cette victoire elle-mĂȘme m'amenait Ă  reconsidĂ©rer d'autres affirmations qu'on nous avait enseignĂ©es comme Ă©tait vĂ©ritĂ© Ă  toute Ă©preuve. D'oĂč vient la justification de ces enseignements ? Qui peut affirmer ce qui est vĂ©ritĂ© ou erreur ? Un Ă©difice bĂąti sur la peur rĂ©siste bien difficilement quand la peur n'est plus lĂ . Mais ce n'est pas tout d'admirer l'Ă©croulement. Il faut refaire ses convictions sur d'autres bases. Je me suis progressivement rendu compte que pour voir clair dans mes perceptions, il fallait que je les Ă©crive. Les idĂ©es ont germĂ© lentement dans mon esprit de façon confuse, et puis un jour j'ai constatĂ© que j'Ă©tais prĂȘt. Et j'ai commencĂ© Ă  Ă©crire "Croire ou ne pas savoir" . J'ai Ă©crit 90% de ce texte d'un seul trait. Les idĂ©es s'enchainaient toutes seules et la lumiĂšre apparaissait de plus en plus claire au fur et Ă  mesure que j'Ă©crivais. A la fin du cheminement que ce texte m'a fait parcourir, j'ai remplacĂ© le mot Foi par le mot EspĂ©rance. C'est-Ă -dire que j'ai fait le mĂ©nage dans les idĂ©es reçues et affirmĂ©es, et que je me suis orientĂ© vers une perception de la vie basĂ©e sur l'EspĂ©rance plutĂŽt que sur la Foi. En clair, cela veut dire que je ne suis pas Croyant, mais EspĂ©rant. EspĂ©rance au sens d'une confiance ouverte, sans attente prĂ©conçue, en ce vers quoi la vie voudra bien me conduire. Faire confiance Ă  la vie parce que cette vie m'a Ă©tĂ© donnĂ©e comme un cadeau gratuit et non attendu. Alors pourquoi vivre dans l'anxiĂ©tĂ© face Ă  ce qui pourra advenir Ă  la fin. Ce texte fut le couronnement de ma libĂ©ration. Ce que j'ai dĂ©couvert au terme de ce texte, c'est la sĂ©rĂ©nitĂ©, la paix intĂ©rieure. Bien sĂ»r, je n'ai pas trouvĂ© de rĂ©ponses aux questions existentielles de la vie. D'oĂč je viens, oĂč je vais, et pourquoi. Je prĂ©fĂšre dire "Je ne sais pas", plutĂŽt que d'accepter une "VĂ©ritĂ©" que je ne peux pas vĂ©rifier. Alors, j'ai dĂ©cidĂ© de faire confiance Ă  la Vie et espĂ©rer dĂ©couvrir la rĂ©ponse Ă  ces questions quand j'arriverai Ă  l'ÉchĂ©ance.. Combien de temps me reste-t-il Ă  vivre ? Peut-ĂȘtre encore plusieurs annĂ©es, peut-ĂȘtre seulement quelques unes, quelques mois, quelques jours
Une chose est certaine, c'est que tĂŽt ou tard, la fin viendra. Quelle importance la date de l'Ă©chĂ©ance
.J'ai trouvĂ© la sĂ©rĂ©nitĂ©. Est-ce que je maintiendrai la mĂȘme sĂ©rĂ©nitĂ© quand ma vie arrivera Ă  sa fin ? J'ose l'espĂ©rer. Et je souhaite Ă  ceux qui me liront de la trouver plus tĂŽt que je ne l'ai fait.
TomeI – Chapitre 2 : Une vitre disparaĂźt RĂ©sumĂ©. PĂ©tunia et Vernon Dursley submergent leur fils Dudley de cadeaux tandis que Harry est pratiquement laissĂ© Ă  l’abandon : il dort dans le placard Ă  balai, il ne reçoit que des ordres ou des reproches, Dudley le frappe en toute impunitĂ© plus grave encore : il ignore tout de ses parents, des Ă©vĂšnements qui entourent sa naissance admin Thursday, May 5, 2016 Author ISBN 2748512944 Formats Format Kindle,Poche, Category Livres,Livres pour enfants,Fiction,Trouvez votre point de collecte,Plus d’informations, NoĂ© Petit, qui vit Ă  la campagne avec ses parents, est souvent seul et s'ennuie un peu. Un soir, un coup de tĂ©lĂ©phone du commissariat central lui annonce la mort d'un certain Armand Petit. Le pĂšre de NoĂ© lui parle alors pour la premiĂšre fois de ce frĂšre aĂźnĂ© dont il a Ă©tĂ© trĂšs proche, mais qui vivait depuis quinze ans comme un clochard. Épris " de libertĂ©, d'aventures et de prochains dĂ©parts ", toujours " ailleurs " oĂč qu'il soit, Armand survivait grĂące Ă  la poĂ©sie. En se laissant porter Ă  son tour par les poĂštes qu'il aimait, NoĂ© va tenter de comprendre cet homme Ă  la dĂ©rive qui rĂ©pĂ©tait,comme pour s'en convaincre Un jour, il y aura autre chose que le jour. Boris Vian. NoĂ© Petit, qui vit Ă  la campagne avec ses parents, est souvent seul et s'ennuie un peu. Un soir, un coup de tĂ©lĂ©phone du commissariat central lui annonce la mort d'un certain Armand Petit. Le pĂšre de NoĂ© lui parle alors pour la premiĂšre fois de ce frĂšre aĂźnĂ© dont il a Ă©tĂ© trĂšs proche, mais qui vivait depuis quinze ans comme un clochard. Épris " de libertĂ©, d'aventures et de prochains dĂ©parts ", toujours " ailleurs " oĂč qu'il soit, Armand survivait grĂące Ă  la poĂ©sie. En se laissant porter Ă  son tour par les poĂštes qu'il aimait, NoĂ© va tenter de comprendre cet homme Ă  la dĂ©rive qui rĂ©pĂ©tait,comme pour s'en convaincre Un jour, il y aura autre chose que le jour. Boris Vian. Gueule de bois C'Ă©tait la foire aux quatre coins, il Ă©tait partout Picasso ! Il avait fait des stands ! Aussi il avait plusieurs flĂšches Ă  son arc Picasso, LĂ©nine, Vinci ! Y en avait pour tous les goĂ»ts ! Tous les gosses criaient mon oncle Marcel ! Mon oncle Marcel ! Mon oncle CĂ©lestin Mais, de nous trois, celui qui travaillait encore le plus, c'Ă©tait mon cher oncle CĂ©lestin. Certes, en dĂ©pit des myriades d'oiseaux voletant parmi les broussailles vertes du Berlou et m'assourdissant par la continuitĂ© de leurs chansons, le latin ... Mon oncle et mon curĂ© Oh ! l'excellent homme, que mon curĂ© ! ... Non pas que j'eusse la tĂȘte dure, j' apprenais avec facilitĂ©; mais la paresse Ă©tait mon pĂ©chĂ© mignon3 je l'aimais, je le dor- 25 lotais, en dĂ©pit des frais ... C'Ă©tait un MON ONCLE ET MON CURÉ 3. Mon oncle Pas plus tard qu'hier elle Ă©tait sur mon lit. Est-ce avec Tonton que Nzule va se battre? Mais pourquoi? Tonton, non ! Il faut que j'aille dire Ă  Tonton qu'il n'a aucune chance. Absolument aucune! Si c'Ă©tait mon oncle je lui dirais qu'il n'y a ... Le Petit Robinson de Paris demanda de nouveau le fossoyeur, tout en prenant mesure d'une grille que l'on devait placer autour de la tombe. Non, monsieur, c'Ă©tait mon oncle ! rĂ©pondit l'enfant, faisant un pas pour s'en aller, et revenant comme malgrĂ© lui au mĂȘme ... Les Poches de mon oncle Ne te moque pas de moi, mon petit Perrin, je finirais par me fĂącher. » J'Ă©tais taquin, mon trĂšs honorĂ© lecteur. Taquin, ditesvous ? Quoi ! il Ă©tait paresseux, et puis encore ... C'Ă©tait mon oncle. Il Ă©tait si bon, et nous l'aimions tant ! Mes moindres ... Je vous salue- Son frĂšre est un personnage important, significatif de son enfance et de sa vie Mon frĂšre, on consommait pas ensemble. ... Puis la chose s'est reproduite Ă  deux ou trois fois Ça c'Ă©tait chez... c'Ă©tait mon oncle, chez grand-m'man, lĂ . Journey to the center of the Earth/Voyage au centre de la Terre Bilingual edition/Édition bilingue J'Ă©coutai de nouveau, et cette fois, oui ! cette fois, j'entendis mon nom distinctement jetĂ© Ă  travers l'espace ! C'Ă©tait mon oncle qui le prononçait ? Il causait avec le guide, et le mot forlorad » Ă©tait un mot danois ! Alors je compris tout. Pour me ... ItinĂ©raire d'une FrangĂ©rienne pas trouvĂ©es pratiques, mais comme c'Ă©tait un cadeau de mon oncle, je voulais pour une fois me payer une fantaisie et non pas quelque chose de pratique, qui le plus souvent Ă©tait laid ! Le soir, lorsque mon oncle rentra pour dĂźner, toute ... The Harvard University Catalogue Il me sembla que c'Ă©tait mon oncle Thomas, tant ils se ressemblaient tous deux. Je le saluai avec un profond respect, et lui dis que j'Ă©tais fils de maĂźtre Nicolas je lui appris aussi que j'exerçais Ă  Madrid, depuis trois semaines, le mĂ©tier de ... First French Reading Lessons C'Ă©tait mon oncle, monsieur. Grenouillet Ă part. C'est fait pour Mme. Dalby. Mais il faisait la banque et non l'usure. Grenouillet. Permettez, xiermettez ; ils Ă©taient deux qui demeuraient dans cette maison. Nous confondons peut-ĂȘtre. First French Reading Lessons Embracing the Relation of French to English, and the World-formation in the French Language C'Ă©tait mon oncle, monsieur. Grenouillet Ă  part. C'est fait pour Mme. Dalby. Mais il faisait la banque et non l'usure. Grenouillet. Permettez, permettez ; ils Ă©taient deux qui demeuraient dans cette maison. Nous confondons peut-ĂȘtre. Magasin d'education et de recrĂ©ation, Volume 47 Entendre traiter ainsi mon digne oncle que j'aimais et que j'admirais tant ! Culotte de peau! » m'avait paru le ... cause de ce singulier phĂ©nomĂšne. C'Ă©tait mon oncle, qui, ayant Ă©tĂ© tĂ©moin de la scĂšne derriĂšre une haie et de ma triste situation, ... Mon AmĂ©rique C'Ă©tait mon oncle Walter Hartridge qui s'Ă©tait chargĂ©des opĂ©rations, ce jourlĂ . J' arrivai de France vers le 20 septembre 1919. Mon oncle m'attendait Ă New YorkoĂč nous ne fĂźmes qu'untrĂšs brefsĂ©jour, aprĂšsquoi nous prĂźmes le trainpour ... Delphi Complete Works of Marcel Proust Illustrated C'Ă©tait une formule finale trĂšs froide. ... pas ce qu'Odette avait eu raison de faire, quand soudain, un mot qu'il n'avait pas pu dĂ©chiffrer d'abord, apparut et Ă©claira le sens de la phrase tout entiĂšre J'ai eu raison d'ouvrir, c'Ă©tait mon oncle. Journal d'un pasteur protestant au XIXe siĂšcle Mon oncle alla mĂȘme jusqu'Ă  dire que ce ne serait pas de son vivant que je serais pasteur Ă  Bertry. ... Et dans le fond ils savaient que c'Ă©tait mon oncle Valentin qui faisait tout cela par des paroles insinuantes et flatteuses sur l'esprit des ... Le laird de Dumbiky Oui. MAC ALLAN. Cette Nelly. .. NELLY. Oui. , MAC ALLAN. C'Ă©tait... NELLY. C' Ă©tait moi. MAC ALLAN. C'Ă©tait toi! Oh! pardon, madame ... Faire valoir mes droits Ă  la fortune de mon oncle, dont je suis le seul hĂ©ritier. - NELLY. Alors on vous a ... Magasin d'Ă©ducation et de rĂ©crĂ©ation ... une colĂšre que je ne cherchais nullement Ă  maĂźtriser. Entendre traiter ainsi mon digne oncle que j'aimais et que j'admirais tant! ... la cause de ce singulier phĂ©nomĂšne. . C'Ă©tait mon oncle, qui,ayant Ă©tĂ© tĂ©moin de la scĂšne derriĂšre une haie ... Les annĂ©es Tolkien des frĂšres Hildebrandt Mon oncle posa son appareil. C'Ă©tait 1'heure de la pause et ie gĂ©nais. de fis demi -tour et je partis. Le lendemain, il se passa quelque chose de trĂšs Ă©trange Ă  I' atelier. Enfin, Ă©trange pour moi. Mion pĂšre et mon oncle se prĂ©paraient Ă  iaire des ... CONTES ET NOUVELLES de Guy de Maupassant C'Ă©tait mon oncle, Monsieur... Il avait sa douillette de voyage, et sa valise Ă  la main “Oui, c'est moi, mon garçon ; je viens te surprendre, et passer quelques jours Ă  Paris. Monseigneur m'a donnĂ© congĂ©. ” Il m'embrasse sur les deux joues, ... 61mNe. 77 375 246 374 151 336 396 448 280

c était mon oncle résumé par chapitre